Sergio Bindi : « Il faut investir dans les performances et les services »

2018 02 sergio bindi

Sergio Bindi est administrateur délégué de la Compagnie de Gestion Privée Monégasque (CGM). La société qu’il a fondée il y a dix-sept ans vient de rentrer dans le Groupe AZIMUT.

Comment s’est organisée la reprise de la CGM par le groupe Azimut, la première société de gestion indépendante d’Italie, cotée à la bourse italienne ?

En 2011, notre société était en pleine croissance. Il fallait trouver de nouveaux associés pour pérenniser cette évolution. Azimut a une base de clientèle beaucoup plus large que la nôtre, mais notre métier est le même.
Alors qu’une première entrée dans le capital s’est faite en 2011, le groupe Azimut possède désormais 100 % de notre société. AZIMUT HOLDING figure parmi les principaux groupes financiers italiens. Il propose des prestations de gestion d'actifs (44 milliards d’euros d'actifs gérés à fin 2016, plus de 50 milliards à fin 2017), de conseil financier, d'assurance, de courtage, de risk management, … Sa dernière convention, rassemblant plus de 2 000 personnes, s’est tenue à Monaco, en la présence de M. Jean Castellini, Ministre des Finances et de l’Economie. Cela a été un grand honneur pour nous.

La CGM va évoluer…

Sûrement, mais il est à noter que le Groupe Azimut nous laisse une grande indépendance.
La  CGM à l’origine comptait trois associés : Alessandro Cavalli, Andrea Salerno et moi- même et, en 2006, s’est ajouté Marco  Farina. Apres l’entrée d’Azimut au capital, la société s’est transformée. D’une société financière avec une clientèle liée exclusivement  aux quatre associés, elle s’est diversifiée et a renforcé le team commercial avec treize banquiers privés et quatre apporteurs d’affaires entre Monaco et la filiale de Milan.
Aujourd’hui, les deux  sociétés gèrent globalement 2,6 milliards d’assets, dont 600 millions de gestion de fonds. Les résultats sont bons, et la Holding nous fait confiance. Désormais, 40 personnes travaillent pour nous entre Monaco et Milan. Je rappelle d’ailleurs qu’en 2006, la CGM est devenue la seule société de gestion monégasque autorisée à créer une filiale en Italie (CGM Italia SIM SPA).
Notre rôle est avant tout de donner un vrai service aux banquiers privés et, par conséquent, à nos clients. Nous sommes des analystes de marchés d’actions et d’obligations. Nous gérons treize fonds, dix sur les plateformes Azimut et trois sur d’autres plateformes. Douze personnes sont entièrement dédiées à la gestion de nos fonds et de nos portefeuilles.
Azimut a construit une plateforme « Global Team » à laquelle nous participons sur la partie obligataire. Elle est composée de 100 gestionnaires de fonds, dont plus de 70 % hors Italie : Brésil, Australie, Turquie, Dubaï, Mexique, Taïwan, Shanghai, Luxembourg…
Autre évolution : nos clients sont à 65 % italiens et à 25 % résidents monégasques. Cette dernière proportion a tendance à augmenter.

Comment maintenir la rentabilité avec plus de transparence ?

Il faut investir dans les équipes de gestion pour garantir les bonnes performances du portefeuille et être focalisé sur la qualité des services aux clients. Azimut sait le faire, avec une équipe de gestion très qualitative et une grosse plateforme de distribution de leurs produits.

Comment voyez-vous l’évolution de la Principauté ?

Monaco a un potentiel incroyable. Des paramètres sont établis pour juger l’attractivité d’un pays : on y note la richesse, la qualité de la scolarité, la sécurité, et  la qualité des soins médicaux. Monaco arrive en tête.
Beaucoup de gens, de toutes nationalités, vont y venir et y vivre. Le challenge va être de trouver la façon de gagner des clients, qui seront sûrement très sollicités.