M. Claude Palmero et M. Frank Vanhal : « Globalement, en matière bancaire, l’avenir s’ouvre, avec de grandes opportunités »

Catégorie : Autres Sujets Écrit par Monaco for Finance

2015-09 Palmero-Vanhal

Cabinet d’audit et de conseil international,  PwC (PricewaterhouseCoopers ) a choisi Monaco comme l’un des 157 pays dans lequel le réseau dispose d’équipes permanentes. Nous avons rencontré M. Claude Palmero et M. Frank Vanhal, deux des associés du cabinet.

Pourquoi le Cabinet PwC s’est-il implanté à Monaco ?

F Vanhal : Monaco est une place financière de renom international. La Principauté compte de très nombreuses entreprises locales comme internationales, dont certaines sont cotées en bourse. Compte tenu du rayonnement des activités des banques et des entreprises de Monaco, ainsi que de leurs liens croissants avec des groupes implantés à l’étranger, il était naturel que les cabinets internationaux développent progressivement leur présence ici. PwC a été le premier à faire le pas d’une implantation à Monaco en se rapprochant de structures de premier plan et actives en Principauté de longue date, à savoir celles de MM Claude Palmero et Claude Tomatis.

C Palmero : Mon père André Palmero  a fondé en 1959 le cabinet familial d’expertise comptable que j’ai ensuite développé.  J’avais acquis une solide expérience en matière d'audit, d'organisation, de fusions-acquisitions et d'évaluation chez Arthur Andersen. En 2010, mon cabinet gérait plus d’une dizaine de banques en mission d’audit et de commissariat aux comptes. Une équipe (5 personnes sur 23) était entièrement dédiée à ce secteur d’activité. La technicité du métier est devenue de plus en plus importante : normes d’audit internationales, principes comptables IFRS, Bâle 1, 2, 3, directives European Market and Infrastructure Regulation,  …. PwC fournit un support majeur et reconnu en matière technique, car ce  réseau est notamment spécialiste en règlementation bancaire internationale, et sert de nombreux grands groupes bancaires. Cet apport est très important pour la qualité du service rendu à nos clients, compte tenu de l’internationalisation croissante de leurs activités. En 2010, je me suis rapproché de PwC, considérant qu’intégrer ce réseau renforçait notre expertise, entre autres dans le domaine bancaire. PwC était déjà présent à Monaco par mon collègue Claude Tomatis qui avait fondé son cabinet en 1970.

Comment êtes-vous structurés ?

F Vanhal : A Monaco, notre cabinet compte plus de 60 collaborateurs de 8 nationalités différentes, dont des Monégasques, Français, Belges, Canadiens, Russes, Colombiens, Ivoiriens. Ils ont plusieurs types de formation : école de commerce, parcours d’expertise comptable, fiscalistes ou juristes.
L’activité de conseil juridique et fiscal comporte 7 personnes. C’est une branche spécifique du cabinet. Grâce à notre taille critique et à notre réseau, nous disposons des ressources humaines et techniques pour assister les banques et entreprises implantées à Monaco dans tous leurs projets, ainsi que pour les conseiller dans des domaines très techniques en local ou à l’international. Nous sommes un cabinet membre du réseau PwC à part entière. N’oublions pas que PwC dans le monde, c’est 195.000 personnes dans 157 pays.  

Quelles aides apportez-vous ?

C Palmero : Nous sommes un cabinet pluridisciplinaire, nous accompagnons nos clients dans des missions d’audit, d’expertise-comptable, de conseil juridique et fiscal, de conseil en transactions, de conseil en organisation, management et transformation digitale.

Nous sommes leaders sur Monaco, notamment sur le secteur  bancaire et financier. Notre configuration particulière, regroupant des experts reconnus à Monaco, ainsi que l’apport de notre réseau international, nous permet idéalement de travailler avec les banques et les sociétés de gestion sur deux  terrains : celui de la législation locale, et celui des enjeux internationaux. Cela nous permet de mieux anticiper les évolutions réglementaires, par exemple.
Nos interlocuteurs  dans le secteur financier sont les directions générales des banques, les directions financières, les fonctions du contrôle interne, de la conformité, les gestionnaires d’actifs, les responsables juridiques. Nous collaborons avec ces professionnels du secteur de manière régulière, pour les accompagner dans des dossiers complexes, lors de missions d’audit ou de conseil.

F Vanhal : Nous contribuons par ailleurs activement à la diffusion de connaissances sur la Place monégasque en partenariat avec l'AMAF, par exemple au travers de nos conférences annuelles « Arrêté des comptes » destinées aux banques et aux entreprises, ainsi que par notre enquête annuelle sur la sécurité informatique.

Que pensez-vous de l’évolution de votre métier ?

F. Vanhal : Elle est liée à celle de la Place.
L’activité s’est sophistiquée, professionnalisée. En matière de banque privée, Monaco est plutôt en avance sur les autres pays européens, le poids de la banque privée étant sa spécificité.

Au niveau des banques, le processus de concentration est engagé. Désormais, le seuil critique de collecte pour amortir les coûts d’un établissement bancaire est de plus d’un milliard d’euros, à l’exception des banques de niche, très spécialisées sur un secteur géographique ou un segment de clientèle. Les banques font des économies d’échelle, transforment leur système informatique. Beaucoup de banques généralistes se départissent de la Gestion Privée. Un nouveau  paradigme fiscal crée de nouveaux enjeux. Les sociétés de gestion sont des acteurs qui trouvent ici un espace favorable à leur activité. Si Monaco est attractif, leur nombre va continuer à augmenter.

C Palmero : Globalement, en matière bancaire, l’avenir s’ouvre, avec de grandes opportunités : Monaco est très bien classé par les organismes de régulation. D’ailleurs, l’OCDE classe Monaco dans une catégorie identique à celle des Etats-Unis et de l’Allemagne.
Ceux qui s’installent en Principauté apportent des affaires et une partie de leur fortune. Le défi des dix prochaines années : faire venir des actifs, quadragénaires ou quinquagénaires, avec leur famille. Nous avons de nombreux atouts : la fiscalité est claire - les recettes de l’état sont à 75% issues des impôts, TVA et droits d’enregistrement notamment -, le pays est sûr, la qualité de vie très appréciable. Le réseau de clients des banques est très important et nécessite, au niveau des banques monégasques, des compétences très pointues, et une industrialisation de ces compétences. L’avenir pour les activités financières à Monaco, c’est « l’on shore », c’est le local.

Dans les années 80, la Place se comptait en milliards de francs, alors que les banques étaient presque toutes des succursales d’établissements français.  Dans les années 90 et 2000, les succursales de banques françaises deviennent des sociétés monégasques ou des succursales de banques étrangères, et de nouveaux acteurs arrivent. Aujourd’hui, la collecte représente 108 milliards d’euros. La progression est très importante.

Nous nous sommes efforcés d’accompagner l’évolution de la Place, positive et maîtrisée. Notre rôle, celui des autres acteurs des services professionnels,  doit être de contribuer à l’attractivité de la Place et de favoriser le développement des banques et des entreprises de Monaco.