Sérène El Masri: «Le métier de banquier privé sur la place monégasque a connu une vraie professionnalisation ces quinze dernières années.»

2019 09 El Masri

Depuis quelques mois, Sérène El Masri est Site Manager de la succursale monégasque de l’Union Bancaire Privée (UBP), une banque qu’elle a intégrée en 2017, à Genève, à la tête des activités Private Banking pour Monaco, le Luxembourg et le marché de la Francophonie. Femme de challenges, elle nous livre ici ses premières impressions sur le marché monégasque.

Votre parcours dans le Wealth Management compte BNP Paribas et Deutsche Bank. Quelles sont les raisons qui vous ont amenée à choisir l'UBP, une banque privée très performante, mais aussi familiale ?

En premier lieu, l’UBP est une banque suisse, et il y a réellement une manière différente de pratiquer le métier de private banking sur la place helvétique. Par exemple, l’approche holistique du patrimoine des clients est un automatisme.

Par ailleurs, l’UBP est indépendante; elle n’est pas cotée en bourse. C’est l’une des plus grandes banques privées à actionnariat familial du monde et aussi un «pure player» dans le private banking. Cela nous permet de réellement placer le client au cœur de nos préoccupations.

L’UBP est réputée pour son dynamisme, et j’ai pu moi-même le constater durant ces deux années passées au sein de la Banque. Elle a cette capacité à anticiper les changements et à s’y adapter, et se caractérise aussi par une chaîne de décision très courte. L’UBP est un partenaire décisif pour les clients qui attendent des réponses rapides à leurs besoins; elle offre un environnement motivant pour les employés recherchant de vrais challenges.

Enfin, c’est une banque où l’on respecte les individualités de chacun; personne ne vous met dans un moule, les initiatives sont fortement encouragées !

Vous avez dirigé les activités Private Banking de l’UBP au Luxembourg, un pays d'industrie financière. Qu'en avez-vous retenu ?

Le Luxembourg a une carte à jouer à deux niveaux:

  • En tant que «hub» pour les banques qui ne sont pas basées au sein de l’Union européenne et qui cherchent à maintenir et à développer un accès aux marchés de cette région;
  • En tant qu’expert de la structuration et de l’administration patrimoniale pour les très grandes fortunes internationales.

J’ai été d’ailleurs impressionnée par nombre de professionnels de l’investissement avec lesquels j’ai pu travailler, qui allient de vastes compétences techniques à une authentique humilité.

D’un autre côté, au Luxembourg, les acteurs financiers sont probablement confrontés à une plus grande pression sur leurs marges que dans d’autres places financières. L’enjeu de la gestion des coûts est très important.

Depuis quelques mois, vous êtes basée dans la Principauté. Quelles sont vos premières impressions sur cette place financière ?

Bien que je sois ici depuis avril seulement, mes précédentes fonctions m’ont permis de suivre les évolutions de la place monégasque depuis de nombreuses années.

Je constate en premier lieu une réelle professionnalisation du métier de banquier privé – les employés de banque sont plus techniques et mieux formés, toutes fonctions confondues; les clients ont accès à une plus large gamme de produits et de services; les changements réglementaires sont mieux appréhendés.

La place a aussi véritablement su préserver sa réputation, preuve d’une solide gestion des risques.

Un énorme potentiel reste à exploiter, la plupart des grandes fortunes continuant à déposer la majorité de leurs avoirs dans d’autres places financières. La captation de parts de marché plus importantes passe par un développement continu, au niveau local, de l’expertise en gestion d’actifs, en trading et en structuration patrimoniale – trois domaines dans lesquels les acteurs financiers doivent poursuivre leurs efforts d’innovation, étant donné que les services bancaires sont aujourd’hui devenus une commodité.

Quelles sont vos ambitions pour la succursale monégasque de l'UBP, et comment comptez-vous les mener à bien ?

Depuis 2015, notre croissance est purement organique. Nos actifs sous gestion ont crû de 35% et, en 2018, notre résultat net a connu une forte progression. Notre objectif est de maintenir ce rythme de croissance de nos actifs sur les trois prochaines années, tout en veillant à notre structure de coûts.

Parmi nos axes de développement, figure la poursuite du plan de recrutement entamé cette année. Ceci n’exclut pas une éventuelle acquisition au cas où une opportunité intéressante se présenterait.

Nous continuerons aussi à déployer auprès de notre clientèle les offres «flagships» de l’UBP, notamment l’investissement dans le secteur des entreprises non cotés (private equity) et les investissements directs sur les marchés privés, sous la forme de «club deals».

Nous comptons également augmenter la part de nos mandats Advisory suivis directement par nos spécialistes en investissement. Notre équipe locale dispose d’une solide expérience, en particulier sur les produits de taux, les instruments dérivés et le trading de devises. C’est un service particulièrement apprécié par nos clients les plus avertis.

Bien entendu, nous continuerons à accompagner nos clients dans leurs projets de financement, notamment immobiliers.

Enfin, nous souhaitons davantage capitaliser sur notre offre Family Office Advisory (FOSS) – qui accompagne les familles dans la constitution de leur propre family office ou la sélection du multi-family office le plus adapté à leurs attentes – ainsi que sur notre gamme d’investissements socialement responsables.

L’intégration de considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans nos processus d’investissement, mais aussi notre engagement auprès des entreprises (engagement actionnarial) pour faire évoluer leur comportement, ainsi que l’investissement dans des actifs ayant un impact positif durable constituent, selon nous, des éléments essentiels pour améliorer la gestion des risques et la génération d’alpha.