Interview de Mme Maccario Doyle, Consul Général de Monaco à New York

interview-maccario-doyleL’implication de Monaco dans la protection de l’environnement est un atout touristique majeur.

Quelle est la vision de la Principauté Outre-Atlantique ? Mme MACCARIO DOYLE, Consul Général de Monaco à New York et Directeur N.A., Monaco Government Tourist Office, nous répond.

La Principauté a depuis longtemps tissé des liens avec les Etats-Unis…

Effectivement, les deux pays entretiennent des liens étroits depuis plusieurs générations. Le Prince Albert 1er fut un des premiers souverains européens à s’intéresser aux Etats-Unis et à s’y déplacer – le premier chef d’état à se rendre dans l’Ouest en 1913. Extrêmement curieux de tout, visionnaire, il anticipait déjà les préoccupations environnementales qui sont les nôtres aujourd’hui. Son Discours sur l’Océan, prononcé  le 25 avril 1921 à l’Académie nationale des Sciences de Washington reste une référence dans le milieu scientifique. Cette institution prestigieuse lui a d’ailleurs décerné  la médaille Alexander Agassiz, haute distinction reconnaissant sa contribution à l’océanographie.  Bien sûr, le mariage de Grace Kelly et du Prince Rainier III a cimenté et développé ces liens. La Principauté et les Etats-Unis continuent à entretenir une relation étroite, ne serait-ce qu’au travers de la Famille Princière qui garde un attachement affectif certain pour l’héritage américain de la Princesse Grace.

Des relations toujours très fortes ?

Certainement. La Principauté bénéficie aujourd’hui d’une présence importante aux Etats-Unis, autant sur le plan diplomatique que dans les domaines culturels, économiques et humanitaires. Par exemple, les Ballets de Monte-Carlo se produisent régulièrement sur le sol américain avec grand succès. La compagnie revient d’ailleurs en 2014 pour des performances en Californie et à New York. Les Petits Chanteurs de Monaco effectueront également leur tournée estivale 2014 sur la côte Est. Notre bureau – Consulat Général et Tourist Office – apporte son soutien à ces initiatives qui offrent une visibilité unique à la Principauté. Monaco est aussi représenté depuis 2008 par la branche américaine de la Fondation Prince Albert II de Monaco – qui a initié des partenariats avec des institutions telles que le Field Museum à Chicago ou le American Museum of Natural History à New York – et par la Princess Grace Foundation-USA, créée en 1982 par le Prince Rainier.  Dans le domaine économique, plusieurs entrepreneurs Monégasques se sont installés avec succès et de plus en plus de jeunes gens viennent chaque année étudier aux Etats-Unis. Enfin, la Famille Princière effectue régulièrement des visites d’ordre privé ou officiel. Le Prince Souverain en particulier participe à de nombreux événements sur le sol Américain.     Réciproquement, les Américains continuent à apprécier la Principauté.  Les chiffres en témoignent. En 2012 et sur les neufs premiers mois de 2013, l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) restait le 3ème marché producteur de nuitées, malgré le taux de change peu avantageux. C’est un marché mûr, mais qu’il faut travailler, encore et encore. New York en particulier reste un centre économique majeur qui abrite des marchés clés et les sièges des principales compagnies internationales.

La Principauté est connue pour son image glamour…

C’est vrai. La Principauté a un côté magique qui fait rêver. Elle évoque un tourisme d’exception, le yachting, le sport. Cependant, l’Histoire et la culture constituent aussi un attrait non négligeable. Nous avons la chance d’avoir des entités culturelles qui s’exportent avec succès et des événements de qualité qui aident à la diffusion d’une image plus en accord avec la réalité. Pour un pays « jeune » comme les Etats-Unis, la présence d’une même famille souveraine depuis plus de 700 ans fascine.
De plus, la Principauté joue un rôle actif et prédominant sur la scène internationale dans la  protection de l’environnement. Cet intérêt pour l’écologie fait partie de l’ADN de Monaco depuis Albert 1er, et interpelle les américains. Pour eux, notre pays a une conscience. Un exemple : en 2008, Johnson Controls, un groupe de construction américain très impliqué dans les énergies renouvelables, organisait un meeting à Monaco. La Fondation Prince Albert II a profité de la présence des dirigeants pour leur présenter ses activités. Un an après, un accord de partenariat était finalisé. La Fondation s’est également associée à une initiative du Maire de New York suite à l’ouragan Sandy qui a dévasté la région l’année dernière visant à restaurer la végétation des zones côtières, essentielle à la sauvegarde à long-terme des communautés. 

Le développement durable montre donc la Principauté sous un nouveau visage…

Absolument, ainsi que l’expertise de certains pôles de compétences monégasques, comme le pôle scientifique.
Par exemple, en 2014, le prestigieux Prix Galien France, une référence dans l’industrie de la recherche pharmaceutique, se tiendra à Monaco. Ce choix confirme la place légitime de la Principauté dans le milieu de la recherche scientifique. Un autre exemple est l’événement organisé par Ernst & Young à Monaco « world entrepreneur of the year awards » au cours duquel les meilleurs entrepreneurs de plus de 50 pays se retrouvent à Monaco. Un moyen pour eux d’apprécier la destination, mais aussi la qualité du service et des évènements que Monaco peut proposer.

Le pôle Finance représente 23 % du P.I.B. de la Principauté. S’en rend-on compte Outre-Atlantique ?

Les américains sont conscients de l’importance du secteur financier à Monaco, mais les lois fiscales ne leur permettent pas d’y trouver un avantage. Il y a donc peu d’activité en provenance des Etats-Unis. Par contre, la qualité du Master of Science in Finance de l’IUM est connue et attire les étudiants. C’est la raison pour laquelle une initiative comme la construction du site Monaco For Finance est appréciée, en permettant d’avoir une vision globale de la Place financière monégasque. En règle générale, les Américains pensent à s’installer en Principauté principalement pour la qualité de vie exceptionnelle, l’environnement incomparable, la compétence des établissements de santé et la sécurité.