Isabelle Bonnal : « Les très bons résultats des élèves aux examens sont ma récompense »

2015-05 interview-bonnal

A la tête de la Direction de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, Madame Isabelle BONNAL pilote l’organisation et l'administration de l'enseignement public et privé sous contrat de la Principauté, de la maternelle à l’enseignement supérieur. Madame le Directeur est également responsable de la mise en œuvre de la politique gouvernementale menée en faveur  de la Jeunesse et du Sport. Femme de terrain, Madame Isabelle BONNAL tient à maintenir un lien étroit avec les équipes de direction des établissements scolaires, les personnels ainsi que les associations sportives de la Principauté. Les membres de l’AMAF recevant des stagiaires provenant des filières d’enseignement supérieur de la Principauté, il nous a semblé intéressant de l’interroger aujourd’hui sur l’un des volets de sa mission : l’Education.

Vous êtes Directeur de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, le périmètre est important…

Effectivement, le champ de mes missions couvre des réalités différentes et complémentaires. Il est important de savoir que les établissements scolaires de la Principauté accueillent actuellement 4.582 élèves dans le secteur public, et 1.288 élèves dans le secteur privé sous contrat d’Etat, soit un total de 5870 élèves qui appartiennent à 80 nationalités différentes. Ces élèves bénéficient d’enseignements et d’activités très diversifiés, dispensés par des professeurs de grande qualité. Les résultats tout à fait exceptionnels obtenus aux examens de fin de cycle, tels que le Baccalauréat ou le Diplôme National du Brevet, le confirment chaque année. Le Sport participe également à l’épanouissement et à la structuration de nos élèves de par les valeurs qu’il partage avec l’Education. Je tiens d’ailleurs à souligner que certains de nos élèves sont également des sportifs de haut niveau qui poursuivent parallèlement à un cursus scolaire classique des entraînements sportifs très exigeants. Afin de leur permettre de concilier ces deux approches, des classes à horaires aménagés ont été créées en seconde au Lycée Albert 1er, depuis septembre dernier, pour ces jeunes sportifs.

Les nouveaux résidents se posent beaucoup de question sur l’éducation de leurs enfants. Quel niveau d’études peut-on suivre en Principauté ?

A Monaco, la scolarité est obligatoire jusqu’à 16 ans. Les établissements scolaires permettent aux élèves de suivre un cursus scolaire complet allant du primaire au secondaire, et également à l’enseignement supérieur. Les écoliers sont accueillis au sein de six écoles maternelles et primaires de l’enseignement public, et de deux écoles de l’enseignement privé sous contrat d’Etat. Les élèves de l’enseignement secondaire peuvent suivre leur cursus  au sein de deux collèges (un public et un privé), ainsi que de deux lycées publics dont un Lycée Technique et Hôtelier, et un lycée privé. Il est à noter que les établissements scolaires de la Principauté sont considérés comme des établissements français à l’étranger. Les diplômes qui y sont préparés sont ceux officiellement délivrés en fin de cycle par la République française.

Plus précisément, en ce qui concerne l’enseignement supérieur ?

Le Lycée Albert 1er et le Lycée Technique et Hôtelier de Monaco offrent des filières d’enseignement supérieur préparant à quatre diplômes :

  • Le BTS Assistant Manager
  • Le BTS Comptabilité et Gestion des Organisations
  • Le BTS Hôtellerie-Restauration
  • Le Diplôme de Comptabilité et Gestion.

Trois autres établissements d’enseignement supérieur sont également présents en Principauté :

  • L’Institut de Formation en Soins Infirmiers
  • L’Ecole Supérieure d’Arts Plastiques
  • L’International University of Monaco qui propose des formations de Bachelor, Master, et Programme Doctoral dans les domaines du management, de la finance, ainsi que des produits et services de luxe.

Que se passe-t-il quand de jeunes enfants arrivent en Principauté sans maîtriser la langue française ?

Notre pays est très ouvert à l’International. De nombreux enfants sont accueillis alors qu’ils maîtrisent mal, ou peu, la langue française. La Direction de l’Education Nationale de la Jeunesse et des Sports met tout en œuvre pour que ces élèves puissent rapidement suivre un cursus scolaire normal et maîtriser la langue du pays qui les accueille. Ainsi, des mesures pédagogiques adaptées leur sont proposées, visant à faciliter leur intégration au sein du système scolaire monégasque : cours de soutien dans les matières fondamentales, classes de Français Langue Étrangère (FLE). En quelques mois, les enfants s’intègrent parfaitement. Les parents non francophones ont également la possibilité d’inscrire leurs enfants à l’International School of Monaco (ISM), établissement primaire et secondaire bilingue, qui prépare les élèves au baccalauréat international (Baccalauréat de Genève).

Vous évoquiez l’ouverture à l’international. C’est aussi vrai dans les formations ?

Bien-sûr, c'est un des points forts de notre système éducatif : nous renforçons sans cesse l’enseignement des langues : depuis de longues années, l’anglais est enseigné dès les classes de maternelles et des sections anglais « international » et « européenne » sont mises en place dans le secondaire ; le chinois est enseigné en 6ème, 4ème, 2nde, dans le public ; il en est de même du russe également enseignée dans les établissements privés sous contrat. Au lycée privé François d'Assise-Nicolas Barré, des heures supplémentaires d’anglais sont attribuées, en préparation de la future section européenne « anglais ». Une mention européenne « italien » est également ouverte pour la session 2015 du baccalauréat.
Par ailleurs, j’ai souhaité que soit restructurée la filière internationale du Lycée Albert 1er avec la mise en place d’un « University Counselor » : dans le cas de poursuite d’études dans des pays anglo-saxons, un professeur agrégé d’anglais bénéficiant d'une décharge horaire, accompagne les élèves dans le parcours d’inscription parfois difficile au sein de ces universités. Cet accompagnement était réellement indispensable.

Vous êtes aussi en avance concernant le fait de faire rentrer l’école dans l’ère du numérique ?

C’est à la fois un impératif pédagogique et un projet de société. Inscrire le numérique dans les enseignements, c’est développer des pratiques pédagogiques diversifiées, en pouvant, par exemple, aider les élèves de façon plus individualisée. C’est également renforcer le plaisir d’apprendre et d’aller à l’école, en réalisant un apprentissage de façon ludique. C’est enfin réduire les inégalités, objectif essentiel à mes yeux. Un élève ayant un handicap, ou connaissant un trouble de santé invalidant, doit bénéficier d’approches pédagogiques adaptées, prenant en compte ses véritables besoins et lui permettant de bénéficier de la même instruction que celle proposée à ses camarades.

Vos très nombreux efforts sont sanctionnés par de bons résultats ?

Comme je l’ai souligné précédemment, les résultats obtenus aux examens sont tout à fait remarquables. Le taux de réussite à la session 2014 du baccalauréat général des élèves en Principauté a été de plus de 99%, ce qui est exceptionnel mais conforme à la recherche d’excellence de l’Education en Principauté. Il est également à souligner que près de 80 % des bacheliers ont obtenu leur diplôme avec mention.
En ce qui concerne la filière technologique, on compte 100% de réussite pour les deux sections Sciences et Technologies de Gestion, performance également réalisée par la section Technologie Hôtelière, et les trois secteurs hôtelier, industriel et tertiaire du Lycée Technique et Hôtelier de Monaco.

Ces résultats sont excellents et nous motivent d’autant plus, mon équipe et moi-même, à viser toujours plus de qualité pour nos formations. La réussite de nos élèves est mon objectif .Elle est également ma plus belle récompense.