Giancarlo Giordano : « Les avantages compétitifs de Monaco seront désormais la qualité, les prix, les résultats. »

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En mars 2008, trois professionnels de la finance et des marchés financiers se sont associés, afin de fonder G&G Private Finance S.A.M. Nous rencontrons Giancarlo Giordano, Président Administrateur Délégué, qui après 16 années de Banque Privée à Monaco, au Crédit Suisse et à la Banque Rothschild, s’est lancé dans l’aventure entrepreneuriale.

En 2013, vous nous aviez fait part de votre satisfaction concernant G&G Private Finance. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Depuis 2013, la société a développé son activité grâce au nouvel agrément de gestion de fonds de droit étranger obtenu l’an dernier.  Nous avons désormais une compétence d’investissement très spécifique, complète et performante. Nous pouvons désormais gérer en direct, ou bien conseiller, des SICAV ou des OPCVM de droit étranger. Nous avons d’ailleurs lancé deux fonds sous forme de certificats d’investissement, à la législation plus légère : un fonds d’investissement CIS (Europe de l’Est et Russie), et Action Stock Picking (marché US/Europe). Cela permet donc d’améliorer sensiblement nos performances de gestion.

Comment êtes-vous structurés ?

Actuellement, nous sommes seize dont onze commerciaux, plusieurs administrateurs, un directeur financier, un compliance officer et un asset manager. Nous sommes des entrepreneurs, nous sommes là pour créer. Il y a des challenges, rien n’est acquis, mais créer est la seule façon d’avancer.
Nous développons notre réseau commercial avec de nouveaux gérants privés. Certains sont devenus actionnaires de notre société. Nous nous ouvrons à la philosophie de partenariat : nos gérants privés peuvent devenir partenaires. Cela garantit la pérennité de la société,et la stabilité des effectifs.

Vous avez un nouvel actionnaire  de référence…

Notre actionnaire de référence historique, une banque privée genevoise, a laissé la main à un actionnaire de référence institutionnel gérant de hedge fund ; c’est une maison parisienne, Olympia, qui a 25 ans d’expérience dans la gestion alternative de fonds décorrélés des performances des marchés.
Nous prochaine étape sera aussi de distribuer des fonds de cette maison, tout d’abord un fonds immobilier européen. Nous sommes passés d’une gestion traditionnelle à une gestion plus moderne. Il faut avoir différents produits pour satisfaire la demande, qui devient moins financière, davantage orientée sur des biens tangibles, comme l’immobilier résidentiel ou commercial de haute qualité, en Europe, où les risques sont minimisés. Il y a d’autres secteurs d’activité porteurs, comme ceux découlant du vieillissement de la population.
Nous travaillons sur des investissements de long terme avec de réelles perspectives de gains. Les produits alternatifs deviennent des produits financiers. On supprime l’aléa des investissements indirects en proposant des produits plus liquides, avec une rentabilité stable et durable.

Qui sont vos clients ?

Nos clients sont multinationaux, européens surtout, italiens notamment par notre historique mais pas seulement .Nos clients historiques sont des résidents monégasques. Nous n’avons pas encore beaucoup d’ouverture sur les pays de l’Est : cela constituera notre prochain développement, avec les pays d’Asie et d’Afrique.

Vos relations avec les établissements bancaires ?

Nous travaillons avec trois ou quatre banques dépositaires de référence, parmi les dix plus grandes banques monégasques. Nos clients réclament une diversification des établissements bancaires depuis la crise de 2008, où un risque systémique s’est fait jour.  Ils cherchent à diversifier leur gestion de patrimoine sur deux ou trois établissements différents, dans des pays de juridiction différente. La diversification géographique est aussi importante à leurs yeux.
Les banques sont nos partenaires, un bon établissement bancaire est un atout qui aide au développement de tous. D’ailleurs, les banques monégasques sont de plus en plus nombreuses à ouvrir un département de tiers gérant.

Et avec vos homologues ?

Nous étudions les synergies avec des professionnels sur des marchés ou des secteurs financiers d’investissement déjà présents à Monaco. Nous sommes sur une zone géographique restreinte : cela permet  un accès facile à une ingénierie financière de gestion très ciblée. Nous cherchons les meilleurs produits chez les meilleurs producteurs, à Monaco ou ailleurs. Pour l’immobilier, pour la gestion alternative, avec notre actionnaire de référence, nous faisons de même. Nous ciblons les meilleurs professionnels pour chaque métier de la finance. Pour offrir le meilleur à nos clients.

Pour l’avenir ?

Nous avons consolidé sept ans d’existence. Malgré la crise financière et fiscale, nos objectifs ont été atteints. Dans les années à venir, notre développement se fera par croissance externe, par fusion ou acquisition. Cela permet de gagner du temps, de dépasser la masse critique rapidement, de s’associer à des personnes de qualité. Nous nous installons sur le long terme.
De nombreux nouveaux acteurs sont arrivés sur la Place, certains de grande qualité. Ils vont perdurer et grandir. L’écrémage se fera sur la « vieille » école, d’avant 2008.
Le modèle monégasque est en train d’évoluer. Monaco s’ouvre aux règlements européens et internationaux. Il y aura une réelle collaboration entre Monaco et tous les pays européens. Les avantages compétitifs de Monaco seront désormais la qualité, les prix, les résultats.
La qualité des interlocuteurs, vis-à-vis de la clientèle, s’améliore et doit continuer à le faire. La professionnalisation de la Place est une obligation et la qualité des relations humaines demeure primordiale.