10
novembre
2025
Expertises et Solutions

Aurel BCG Monaco : Ancrer la force d’un leader mondial au coeur d’un écosystème local unique.

Depuis quatre ans, AUREL BGC Monaco SAM s’appuie sur la puissance d’un groupe mondial et sur une approche de proximité pour se développer en Principauté. Sa responsable de l’administration et de la compliance, Alexandra Jouberjean, revient sur la création du bureau et ses ambitions locales

Vous avez un long parcours au sein du groupe. Comment êtes-vous arrivée à Monaco ?

À l’origine, je suis parisienne. Après une école internationale puis un Master de finance de marché entre Paris et Londres, j’ai pu intégrer Aurel Leven pour mon stage de fin d’études, il y a maintenant dix-huit ans. Cette société a ensuite fusionné avec BGC en 2009. Cela signifie que j’ai effectué toute ma carrière au sein du groupe BGC, d’abord en front office pendant quatorze ans, sur différents produits financiers, au contact direct des clients et avec de nombreux déplacements internationaux.

Lorsque le groupe a décidé de s’implanter à Monaco, il fallait une personne capable de représenter l’entité localement, d’assurer le lien avec les autorités monégasques, de gérer la compliance, l’administration, les formations et, plus généralement, le fonctionnement opérationnel d’une structure de taille réduite. J’ai saisi cette opportunité et suis devenue Chef de l’administration et de la compliance de BGC Monaco SAM.

Pourquoi l’ouverture d’un bureau à Monaco s’est-elle imposée dans la stratégie du groupe ?

Cette implantation répond avant tout à une stratégie post-Brexit. BGC, en tant que leader mondial de l’intermédiation sur les marchés financiers et disposant d’une présence dans de nombreux pays, souhaitait renforcer son empreinte en Europe et se rapprocher d’une clientèle internationale particulièrement exigeante. Monaco représentait à ce titre une place incontournable.

Il existe également une dimension humaine et institutionnelle extrêmement forte à Monaco. C’est un territoire où les acteurs se connaissent, où le dialogue se fait rapidement et où les opportunités se concrétisent par la proximité. La taille du marché ne réduit en rien son dynamisme et l’exposition aux décideurs économiques de haut niveau. C’est un environnement stimulant auquel nous souhaitions pleinement participer.

Comment votre modèle de courtage a-t-il été adapté aux spécificités locales ?

Nous avons construit un modèle fondé sur la puissance technologique et opérationnelle du groupe BGC et sur la capacité d’adaptation d’un bureau à taille humaine. Nos activités sont entièrement B2B et reposent sur des standards de conformité élevés. Nous sommes en relation étroite et continue avec les autorités monégasques, telles que la CCAF et la AMSF, afin d’assurer une transparence absolue de nos opérations dès l’entrée en relation et durant tout le suivi du client. Cette démarche est au cœur de notre présence en Principauté.

Quelles sont vos priorités aujourd’hui entre croissance, innovation et consolidation ?

Ces trois dimensions sont indissociables. Sur la croissance, nous souhaitons poursuivre le développement maîtrisé de nos activités historiques, notamment sur les produits dérivés, le fixed income et les actions, tout en explorant de nouvelles classes d’actifs telles que les produits structurés et les commodities. Sur l’innovation, nous venons récemment de digitaliser l’ensemble de notre plan de monitoring, ce qui constitue un axe prioritaire pour le groupe comme pour Monaco. Sur la consolidation, il s’agit de renforcer nos équipes et d’approfondir encore notre intégration avec les autres entités du groupe afin de porter l’ensemble au même niveau d’exigence.

Comment s’organise cette intégration avec le reste du groupe ?

Nous fonctionnons de manière autonome localement, tout en étant pleinement intégrés globalement. Le groupe nous apporte sa force de frappe technologique, ses outils, ses process de contrôle et son expertise reconnue. Nous conservons toutefois une gouvernance ajustée aux réalités du marché monégasque. Les échanges quotidiens avec les équipes de Paris et de Londres sont essentiels et garantissent que nos opérations s’inscrivent dans les standards internationaux du groupe.

Recherchez-vous de nouveaux talents ?

Aujourd’hui, environ deux tiers de nos collaborateurs proviennent du groupe et ont souhaité s’installer à Monaco, ce qui démontre l’attractivité de la Principauté et l’intérêt pour notre projet. Nous restons toutefois ouverts à des recrutements externes. Nous recherchons des brokers passionnés par leur métier, capables d’évoluer dans un environnement international et connaissant les spécificités locales. La réactivité, la rigueur et le sens de la relation client sont indispensables. L’adaptabilité est également essentielle, car Monaco constitue un écosystème unique. Nous attachons enfin une grande importance à la formation continue pour maintenir un niveau conforme aux standards renforcés du groupe.

Quel défi principal devez-vous relever sur la place monégasque ?

Le premier défi est réglementaire et opérationnel. Notre agrément couvre la réception et la transmission d’ordres, mais pas leur exécution à Monaco. L’ensemble des ordres que nous recevons de notre clientèle est transmis à Aurel BGC aux fins d’exécution dans les systèmes mis en place par le groupe BGC. Nous avons discuté avec la CCAF sur ce sujet, mais à ce stade la loi monégasque ne permet pas l’exécution locale par notre entité. Or l’exécution est au cœur de notre activité historique, ce qui constitue nécessairement une contrainte. Nous nous adaptons avec des process ajustés, mais cela reste un enjeu important.

Quel est le profil de votre clientèle en Principauté ?

Nous travaillons exclusivement avec des clients professionnels. Historiquement, notre clientèle se compose de banques d’affaires, d’entreprises d’investissement et de fonds institutionnels. L’ouverture du bureau monégasque vise à accélérer notre développement auprès des family offices et des banques privées, particulièrement implantés à Monaco et pour lesquels la proximité locale est un atout très apprécié. Il s’agit clairement de notre cible prioritaire.

Qu’est-ce qui différencie Aurel BGC de ses concurrents ?

Notre différence repose sur l’alliance de deux forces. La première est la solidité d’un groupe mondialement implanté dans l’intermédiation financière et disposant d’une culture d’entreprise extrêmement forte. La seconde est notre proximité avec nos clients grâce à une équipe locale à l’écoute, disponible et ancrée dans la réalité du marché monégasque. C’est cette combinaison qui constitue notre singularité.

Je rappellerai notre mot d’ordre : agir globalement et rester local. Le groupe a réalisé l’année dernière un revenu de trois milliards de dollars, réparti de manière significative sur plusieurs classes d’actifs comme les commodities, le fixed income et les actions.

BGC est très investi dans le caritatif ?

Notre engagement sociétal à travers le Charity Day est majeur. Nous l’organisons chaque année dans différentes places financières en mémoire des 658 collaborateurs du groupe disparus lors des attentats du 11 septembre. Notre siège était dans l’une des tours de New York. Cette journée réunit des personnalités publiques au profit d’associations principalement tournées vers la protection de l’enfance. Ce dispositif est très important pour le groupe et nous espérons pouvoir un jour le décliner à Monaco.

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