Entretien avec Chloé Boscagli, Chargée de Mission de la Cellule Attractivité de la Principauté. Depuis 2023, Monaco a structuré sa stratégie de rayonnement économique et résidentiel autour de la Cellule Attractivité. Chloé Boscagli revient sur les missions de cette entité, les nouveaux profils attirés par la Principauté, les arguments chiffrés qui font mouche… et la coopération précieuse avec l’AMAF, pilier incontournable du dispositif.
C’est dans un contexte de compétition mondiale accrue — le nombre de HNWI relocalisés a été multiplié par 2,5 en dix ans — que la Cellule Attractivité a été créée en 2023 par une Ordonnance Souveraine. Elle incarne la réponse coordonnée de la Principauté pour se maintenir sur l’échiquier mondial face à des hubs comme Dubaï, Singapour ou des destinations ayant développé d’efficaces politiques d’attractivité comme l’Italie ou la Grèce en Europe. Elle a pour mission de proposer un plan d’action pour attirer, accueillir et intégrer des résidents, investisseurs, entreprises, actifs et touristes. Elle agit de manière interministérielle et en lien avec le secteur privé.
Elle repose sur trois piliers :
Ils sont beaucoup plus jeunes qu’avant. Sur les 60 derniers installés accompagnés via le Monaco Private Label, l’âge moyen est de 50 ans. On n’est plus du tout dans une logique de retraite : ces personnes sont en pleine activité, en plein boom dans leur carrière, souvent entrepreneurs ou dirigeants issus du secteur financier.
Ce changement de profil a des conséquences concrètes : ils recherchent des logements plus spacieux, ont des enfants scolarisés, ils veulent poursuivre leur activité économique depuis la Principauté et attendent des solutions d’intégration rapides et efficaces.
Deux aspects différenciants de la Principauté sont constamment cités :
A cela s’ajoutent :
Tous ces indicateurs sont étudiés de près par les potentiels nouveaux résidents. Ils sont souvent accompagnés de conseillers qui examinent chaque destination dans le détail, notamment sur les aspects fiscaux, successoraux et réglementaires.
Oui, clairement. L’image du « paradis pour retraités » colle encore parfois à la peau de Monaco, alors qu’elle est aujourd’hui totalement dépassée. Les profils qui s’intéressent à la Principauté sont actifs, engagés, très souvent à la tête de groupes internationaux.
C’est pourquoi nous avons organisé 11 missions internationales depuis 2023, dont 4 à Londres. Ces déplacements permettent de montrer un écosystème actif et dynamique, et de mettre en avant les atouts de Monaco, bien loin des clichés.
Le Monaco Private Label joue également un rôle central en permettant des échanges entre résidents de la Principauté et possibles futurs résidents au cours de nos évènements.
Parce qu’elle est à la fois très proche géographiquement et en pleine recomposition économique. Selon New World Wealth, le nombre de millionnaires quittant le Royaume-Uni est passé de 4 200 en 2023 à 10 800 en 2024, soit environ 30 départs par jour.
Il y a donc un potentiel de mobilité énorme. Ce sont souvent des profils dans la finance ou l’entrepreneuriat, parfois avec des patrimoines significatifs, qui subissent les nouvelles contraintes réglementaires. Ils bénéficiaient du régime « non-dom »qui a été réformé et cherchent de nouvelles bases stables. Une étude récente indique que 63 % des non-doms envisagent toujours de quitter le Royaume-Uni d’ici deux ans.
Enfin la communauté britannique occupe une place importante en Principauté. Ils représentent environ 7 % de la population résidente en Principauté, soit une des quatre nationalités les plus présentes, ce qui est un élément fort d’intégration.
Elle est centrale. L’AMAF est systématiquement associée à nos missions à l’étranger, notamment à Londres. Elle est perçue comme un acteur crédible et technique, qui maîtrise parfaitement les sujets financiers et réglementaires qui affectent notamment les droits de succession. Son expertise est très attendue, notamment sur des sujets sensibles comme la possible sortie de la liste grise en 2026.
Lors de chaque mission, nous organisons deux formats :
Cette complémentarité permet de répondre à toutes les attentes : à la fois l’envie de comprendre l’écosystème économique, et les différents aspects d’une installation.
Ils sont curieux, souvent renseignés. Nous avons constaté une forte demande d’informations concrètes et chiffrées : que signifie déménager à Monaco, quels sont les avantages, les démarches, les contraintes ?
Le retour que nous avons sur les présentations de l’AMAF est excellent. Les interventions de l’AMAF permettent de rassurer, de projeter et d’éclairer les décisions. Dans une période où la mobilité internationale est une réalité pour de nombreux dirigeants, l’écosystème monégasque doit rester visible, coordonné et crédible.