IMFPower Fund Forum Monaco 2025
09
août
2025
Promotion de la place

Monaco : expertise locale, ambitions internationales.

À l’occasion de l’IMpower FundForum, en juin dernier, L’AMAF a constitué deux tables rondes. La première a réuni trois figures clés de la gestion d’actifs à Monaco : Antony Stent-Torriani ( CEO de Monaco Asset Management), Massimo Passamonti ( CEO de Privatam), Bernard Aybran (CEO de CMG Monaco), ainsi que Magali Vercesi, Secrétaire générale de la CCAF. Ils ont dressé le portrait d’un écosystème unique, à l’ambition internationale. Un échange dense sur les forces, les défis et les perspectives d’un territoire qui attire hedge funds, private equity et fortunes mondiales. Voici un extrait de cette table ronde.

Antony Stent-Torriani, quel est le positionnement spécifique de Monaco en matière de gestion d’actifs ?

Monaco est une place à part. Avec environ 1 200 milliards de dollars d’actifs financiers détenus par quelque 40 000 résidents, les clients y sont, en moyenne, plus fortunés que dans d’autres Places comparables. Cela change profondément notre manière de travailler : ici, la gestion d’actifs est souvent multi-juridictionnelle, multi-actifs et plus sophistiquée. Nous faisons beaucoup de consolidation patrimoniale. Et au-delà de la gestion privée traditionnelle, nous assistons à l’essor rapide d’activités alternatives, notamment les hedge funds et, dans une certaine mesure, le private equity.

Et à l’international, quelle est la perception de l’expertise monégasque ?

Elle est en pleine évolution. Jusqu’à récemment, notre cœur de métier restait tourné vers les résidents. Mais on observe désormais une dynamique d’expansion internationale. Nous-mêmes, par exemple, gérons un hedge fund de 1,2 milliard de dollars depuis Monaco. Plusieurs autres fonds alternatifs se sont installés ici ces dernières années. La tendance est claire : les acteurs internationaux réalisent que Monaco est une juridiction crédible pour opérer, et pas seulement pour y vivre agréablement.

Bernard Aybran, quelles sont les forces concrètes de Monaco dans la gestion locale ?

La première force, c’est l’écosystème ultra-connecté. Monaco est un tout petit territoire, où tout le monde inter-agit naturellement : régulateur, banquiers, asset managers, clients. Cela rend les échanges fluides, les réponses rapides, les initiatives concrètes. Cette proximité crée une intelligence collective rare, loin des silos bureaucratiques qu’on peut voir ailleurs.

Massimo Passamonti, vous dirigez une wealthtech très tournée vers l’international. Comment conciliez-vous cette ambition avec votre ancrage local ?

Privatam est une société atypique. Notre activité est à 100 % tournée vers l’étranger, notamment l’Amérique latine et le Moyen-Orient. Et pourtant, Monaco est un socle solide pour nous : nous y trouvons un cadre stable, des connexions de très haut niveau et un régulateur à l’écoute. L’atout, c’est aussi cette diversité humaine exceptionnelle : des gens venus du monde entier, avec des attentes spécifiques, mais dans un environnement ultra-sécurisé. Cela crée une richesse relationnelle exceptionnelle.

Magali Vercesi, pouvez-vous nous expliquer la mission de la CCAF ?

Nous sommes l’autorité de supervision des activités financières. Nous délivrons les agréments, mais surtout, nous accompagnons les acteurs tout au long de leur vie en Principauté. Il y a une proximité très forte avec les professionnels. Ils savent qu’en cas de besoin, notre porte est toujours ouverte, que ce soit pour résoudre un problème ou discuter d’un nouveau projet. Cette disponibilité est précieuse dans un environnement en perpétuelle évolution.

Y a-t-il un acteur de la finance-type qui cherche à s’implanter à Monaco ?

De plus en plus de gestionnaires de fonds étrangers nous sollicitent. Nous leur permettons de gérer depuis Monaco des fonds domiciliés à l’étranger. C’est une activité en plein développement. De grands hedge funds arrivent, et nous en attendons encore plusieurs cette année. Monaco est attractif pour eux, à la fois comme lieu de vie, mais aussi comme plateforme professionnelle stable et agile.

Quelles sont vos cibles clients ou géographiques principales ?

A.S.T. : Nos clients sont avant tout ici, à Monaco. Et c’est déjà un marché considérable, avec une diversité culturelle et patrimoniale très riche. Mais en parallèle, deux domaines émergent fortement : les hedge funds, déjà nombreux à s’installer, et le private equity, avec un afflux récent de talents venus du Royaume-Uni ou d’ailleurs. Ces professionnels veulent s’implanter, mais cela nécessite une adaptation réglementaire, que la CCAF soutient activement.

M.P. : J’ajouterais que l’un des points clés de notre succès est qu’un asset manager basé à Monaco peut gérer des actifs domiciliés partout dans le monde. Cela attire des professionnels expérimentés, pour qui Monaco offre des conditions de travail très favorables et un cadre de vie incomparable.

Est-ce que Monaco peut devenir un leader mondial en gestion d’actifs ?

M.P. : Avec réalisme : non. Nous ne sommes pas Singapour, Zurich ou New York. Mais l’ambition est ailleurs : être une alternative crédible à ces grands centres. Nous n’avons pas besoin d’attirer des milliers d’acteurs, mais quelques-uns — les meilleurs.

A.S.T. : Et quand on regarde les chiffres, on rivalise déjà avec certains établissements suisses. Il ne faut pas oublier que Monaco abrite une communauté très puissante de family offices, parfois parmi les plus importants au monde. Les synergies entre ces entités, les banques et les asset managers sont une force rare.

B.A. : Le leadership ne se mesure pas toujours en taille. On peut ne pas être les plus importants en quantité, mais les meilleurs en agilité, en excellence. Et c’est ce que nous faisons ici.

M.V. : Monaco est un lieu où il fait bon vivre et bien travailler. Les gens s’y installent aussi pour la qualité de vie, la sécurité, l’entraide entre professionnels. Il n’y a pas de concurrence agressive. C’est un réseau vertueux, très attractif pour les meilleurs talents.

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