22
juillet
2025
Vivre et entreprendre à Monaco

UBS Monaco : renaissance prestigieuse de la Villa Belgica sous la signature de Jean Nouvel

UBS Monaco opère un retour spectaculaire au Carré d’Or. Plus qu’un simple siège, la Villa Belgica, rénovée et surélevée par Jean Nouvel incarne un manifeste architectural, écologique et stratégique. Un espace pensé pour séduire clients et partenaires, dans une atmosphère confidentielle, luxueuse et résolument contemporaine. Rencontre avec Karl Waelchli, COO & Head Transformation d’UBS Monaco, responsable du projet.

Pourquoi UBS a-t-elle choisi de réinvestir la Villa Belgica ?

C’était avant tout un retour aux sources. UBS Monaco est propriétaire du bâtiment et était historiquement installée à cette adresse emblématique, mais notre départ en 2015-2016 avait suscité de nombreuses interrogations. Était-ce un retrait progressif d’UBS en Principauté ? Aujourd’hui, ce retour au cœur du Carré d’Or est un message clair à l’attention de la Place monégasque : UBS Monaco est là pour durer. Il s’agissait aussi de retrouver notre place naturelle dans l’échiquier économique et social de Monaco, là où se croisent les décideurs, les investisseurs et les grandes familles : près de la place du Casino.

Le projet répondait-il à un besoin de place ou à d’autres ambitions plus symboliques ?

Bien sûr, l’espace était important mais l’ambition dépassait largement la simple question de surface. Il s’agissait d’abord d’image, de positionnement stratégique, et de créer un véritable ancrage pour l’avenir. Après trois ans de chantier, la Villa Belgica se veut le reflet du respect de l’histoire architecturale monégasque, tout en offrant une projection vers le futur. Le bâtiment est une synthèse entre passé et modernité, entre tradition et innovation durable.

Pourquoi avoir choisi Jean Nouvel pour ce projet ?

Nous avons lancé une consultation auprès de trois architectes de renom : un Suisse et deux Français, dont Jean Nouvel. Son projet a fait l’unanimité par son élégance, sa subtilité et sa compréhension du contexte monégasque. Jean Nouvel n’a pas conçu un bâtiment de plus : il a créé une œuvre d’art vivante. Il a su respecter l’héritage architectural tout en insufflant une touche de modernité avec un jeu de couleurs et de matières. Sa vision du bleu et du blanc, ses façades réfléchissantes qui captent la lumière et la mer, donnent au bâtiment une vie propre. Sa trouvaille technique des escaliers extérieurs en colimaçon, qui libèrent du volume constructible, est une preuve de cette ingéniosité.

Quelles innovations ont été intégrées dans ce nouveau siège ?

Au-delà de l’esthétique, la Villa Belgica s’inscrit dans une démarche environnementale rigoureuse. La double façade permet de réguler naturellement la température, limitant les besoins en climatisation et en chauffage. Tous les murs intérieurs sont en bois, une rareté pour un bâtiment de cette envergure, mais qui traduit notre volonté de durabilité. La technologie embarquée est à la pointe : systèmes intelligents de gestion énergétique, climatisation adaptative, connectivité renforcée… Même si certaines technologies nécessitent encore des ajustements, elles témoignent de notre ambition d’exemplarité en matière de développement durable.

Comment les collaborateurs ont-ils accueilli ce changement ?

Les retours ont été très positifs. Ici, les collaborateurs ont le sentiment d’être revenus « à la maison ». Nous avons réintégré le centre névralgique de Monaco, facilitant les rencontres avec les clients, les partenaires et les acteurs économiques de la place. Au port, nous étions plus isolés ; ici, tout est plus accessible. Ce retour a renforcé l’esprit de communauté et la fierté d’appartenir à une grande maison qui investit durablement dans son territoire.

Ce projet monégasque s’inscrit-il dans une dynamique plus large pour UBS en Europe ?

Complètement. UBS a entamé une réflexion immobilière globale, notamment dans le cadre de l’intégration de Crédit Suisse. Paris, Francfort, Madrid, Londres : partout en Europe, nos sièges sont repensés. C’est une dynamique constante qui consiste à allier tradition locale, modernité, et repositionnement stratégique. À Paris par exemple, nous avons intégré un bâtiment Belle Époque, avec un logo UBS doré — une dérogation exceptionnelle aux standards du groupe — preuve que chaque projet est pensé en harmonie avec le contexte local.

La Villa Belgica joue-t-elle un rôle marketing dans le développement de la marque UBS ?

Indéniablement. La Villa Belgica n’est pas qu’un siège : c’est une vitrine. Elle nous positionne clairement comme une marque de luxe. Nous y accueillons des événements exclusifs en partenariat avec des maisons prestigieuses. Ce lieu devient un véritable carrefour du luxe et de l’excellence, un cadre propice au networking de haut niveau dans une ambiance confidentielle et élégante. C’est la représentation visuelle et expérimentale de notre vision de marque : « Wealth Management is our Craft »

Comment veillez-vous à préserver l’exclusivité de cet espace ?

C’est un point crucial. Nous sélectionnons soigneusement les événements et les partenaires. Il ne s’agit pas de transformer la Villa Belgica en salle événementielle ordinaire. Nous voulons préserver son caractère unique et sa confidentialité. L’enjeu est de maintenir un équilibre entre usage bancaire, rencontres privilégiées et collaborations de prestige.

Pouvez-vous mesurer l’impact de ce lieu sur la perception d’UBS à Monaco ?

Le rayonnement est réel. Touristes et Monégasques s’arrêtent pour photographier le bâtiment, sans toujours savoir ce qu’il abrite. Les influenceurs relaient sur TikTok, Instagram ou LinkedIn des images de la Villa Belgica, contribuant à forger un imaginaire de beauté et de prestige autour d’UBS. Cette communication indirecte renforce notre positionnement : une banque qui sait conjuguer discrétion, luxe, et ancrage territorial.

Dans la même catégorie