La finance au chevet de la biodiversité ?

2024 02 02 BOREL Audrey

En tant qu’acteur financier, nous avons un rôle à jouer afin d’orienter les capitaux vers des solutions plus vertueuses.

Vers une 6ème extinction de masse

Au cours des 500 derniers millions d'années, la vie sur Terre a failli disparaître cinq fois, l’extinction la plus célèbre étant celle des dinosaures il y a 65 millions d'années.

De nombreuses études mettent en lumière la disparition inquiétante des espèces sur Terre à un rythme de plus en plus élevé, que de nombreux scientifiques s’accordent désormais à qualifier de 6ème extinction de masse. Selon le rapport 2019 de l’IPBES, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité, les espèces disparaissaient à un rythme 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel d’extinction des espèces sur les deux siècles précédents. Mais si les dernières périodes d’extinction étaient d’origine naturelle, cette fois les activités de l’Homme sont à l’origine du phénomène.
La croissance démographique et économique de notre planète a conduit à une demande sans précédent pour les ressources naturelles issues des prélèvements d’espèces sauvages ou domestiques.
Au-delà de l’enjeu environnemental, l’enjeu est également financier puisqu’une grande partie de notre économie est basée sur les ressources naturelles. On constate par exemple que 50% du PIB Mondial est lié directement au bon fonctionnement des écosystèmes naturels (Rapport du World Economic Forum Janv-2020).

Quel rôle la finance peut-elle jouer?

Depuis quelques années, sous l’impulsion du plan de relance Européen, de nombreuses solutions financières ont été proposées afin d’œuvrer pour le Climat mais peu de solutions existent encore pour supporter les entreprises qui prennent des mesures en faveur de la biodiversité.
Les indices sont un outil puissant pour les investisseurs qui souhaitent aligner leurs investissements avec leurs valeurs. Ils permettent d’inclure de manière systématique et dynamique des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance tout en investissant dans une thématique ciblée.

Silex a récemment codéveloppé une stratégie liée à la thématique de la Biodiversité sur Terre. Nous avons choisi d’adresser la thématique à travers le cadre des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies et plus spécifiquement à travers l’Objectif n°15 qui vise à préserver et restaurer les écosystèmes terrestres et l’Objectif n°12 qui a pour but d’établir des modes de consommation et de production durables. L’indice est composé de 40 actions de la zone EURO sélectionnées pour leur contribution positive à la biodiversité sur Terre et revues tous les trimestres.

Parmi les bons élèves dans le domaine de la Biodiversité, on retrouve plusieurs valeurs du secteur du Luxe comme par exemple le groupe Kering qui a lancé de nombreuses initiatives pour la protection et la durabilité des ressources naturelles, qui jouent un rôle central dans ses activités. On peut notamment citer la volonté du groupe à garantir l'approvisionnement en peaux issues de l'agriculture durable, l’utilisation de coton certifié selon une norme environnementale dans ses produits textiles ou encore les mesures visant à garantir la conformité avec la politique d'approvisionnement durable en bois/fibres. Le groupe s’est engagé à avoir un impact positif net sur la biodiversité d'ici 2025.

En tant qu’acteur financier, nous avons un rôle à jouer afin d’orienter les capitaux vers des solutions plus vertueuses. Il ne s’agit plus seulement de limiter les dégâts, mais de renverser une tendance. La biodiversité – et donc notre avenir à tous – en dépend !