Jean-Patrick Court : « Il n’y a pas de petits clients »

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CEO du Crédit du Nord Monaco depuis 2007, Jean-Patrick Court connaît parfaitement la Place.
Il nous livre les principales orientations de son établissement à Monaco.

Pouvez-vous définir votre clientèle ?

Elle comporte 82 nationalités différentes, dont 67 % de résidents monégasques. Plus que jamais, l’approche de développement est centrée sur ces derniers, mais également sur la clientèle résidente dans les pays de l’OCDE, en intégrant les nouvelles normes  fiscales ; notre nouvelle clientèle est plutôt européenne (italienne, suisse…) et quelques Russes. En général, ils nous font le plaisir d’être  fidèles.

Comment l’expliquez-vous?

Nous sommes très attentifs à entretenir une relation proche avec nos clients.  Avec leur conseiller, ils ont un point d’entrée unique, que ce soient les entreprises ou bien des personnes privées, investisseurs immobiliers ou patrimoniaux. Cette approche, à la fois traditionnelle, différenciante mais presque originale aujourd’hui,  est appréciée. Les résidents et visiteurs sont attachés à la confidentialité, au sur mesure, leurs opérations sont montées et  traitées sur place à Monaco. Ici, tous nos clients sont importants, il n’y a pas de « petits » clients.

Vous évoquiez le « sur mesure »…

Alors que les secteurs  de la  banque et la finance s’industrialisent en Europe, le Groupe Crédit du Nord  laisse un large champ d’initiatives et d’autonomie à ses Régions et filiales, dont Monaco, pour s’adapter aux particularités des marchés.
Ainsi, le CDN  Monaco a construit  une approche  spécifique et qualitative  de ses clients à dominante patrimoniale. Apres leur avoir réservé une phase d’écoute et d’analyse, intervient celle de la recherche et  des réponses adaptées personnalisées. Celles-ci peuvent prendre  forme d’accompagnement  par un financement immobilier, patrimonial,  de conseil  d’investissement  sur les marchés des capitaux ou financiers.... Ces conseils sont ouverts à toute forme d’architecture combinant des produits agréés avec les meilleurs fonds internationaux, Amundi, Franklin Templeton Investments,  Fidelity, Comgest, Russell… A dessein,  les conseillers n’ont pas d’incitatif  de prime à la commercialisation  de vente sur les produits, et ont toute latitude pour bâtir des réponses aux  besoins des clients, dans la conformité bien sûr. Cet exercice du métier «  classique » et  «  sur mesure » est d’ailleurs très intéressant et motivant pour les équipes.  Comparée au succès du PEA en France et de l’assurance vie, à Monaco, la diversité des placements est plus élargie et  très orientée produits de taux, titres en direct et fonds internationaux.

Vous travaillez également avec les entreprises…

Elles représentent 25 % de nos clients. La partie entreprise se développe très fortement et se combine à l’approche patrimoniale. Ce marché est un vrai relais de croissance. Nous embauchons des jeunes que nous formons au métier de l’entreprise, car la spécialisation de la Place est plutôt la Banque Privée et le Wealth Management. Les entreprises sont accompagnées dans leur développement, mais aussi parfois lors de  leur création, certaines « start up » préparent l’avenir.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Notre défi, et plus généralement celui du secteur bancaire aujourd’hui, sera de conjuguer adaptation, croissance et conformité.

Vous êtes désormais membre de la CCIN ? (Commission de Contrôle des Informations Nominatives)

Il s’agit d’une mission très intéressante  au cœur de l’actualité : veiller au respect des libertés et droits fondamentaux des personnes dans un domaine particulier,  l’utilisation de leurs informations personnelles. Cette mission doit s’exercer sereinement, avec considération des particuliers, mais aussi des administrations et  des entreprises.