Sergio Bindi « Il ne faut en aucun cas dépersonnaliser la relation. C’est fondamental.»

2015-04 interview-bindi

Depuis quinze ans, Sergio Bindi dirige la Compagnie de Gestion Privée Monégasque (CGM) dont il est également Administrateur Délégué.
Depuis deux ans, il est Conseiller au sein du Bureau de l’Association monégasque des Activités Financières  - AMAF -

Comment avez-vous créé la Compagnie de Gestion Privée Monégasque ?

Cette création est le fruit de la volonté de trois amis : Alessandro Cavalli, Andrea Salerno et moi-même. Tous Docteurs en Economie, nous avions une expérience en Asset Management. J’ai personnellement dirigé le service d’Asset Management de la Compagnie Monégasque de Banque, en 1993, avant d’intégrer la Banque du Gotthard, comme co-directeur général de la succursale de Monaco. J’y ai d’ailleurs rencontré Alessandro Cavalli. En 2000, nous décidons de créer notre société de gestion. Nous sommes des analystes des marchés d’actions et d’obligations et nous souhaitions fédérer nos compétences. En 2000, nous avions 193 millions d’euros sous gestion. Aujourd’hui, 1,4 milliard : cela reflète la satisfaction de nos clients, ce dont nous sommes le plus fiers.

CGM a quinze ans d’existence. Quelques dates importantes ?

Certainement l’année 2006, où la CGM est devenue la seule société de gestion monégasque autorisée à créer une filiale en Italie (CGM Italia SIM SPA)
En puis, bien sûr, 2011, où la société de gestion italienne Azimut a acquis 50 % du capital social de notre société. Aujourd’hui, Azimut détient 51 % de la CGM. C’est la première société de gestion indépendante d’Italie, cotée à la bourse italienne depuis 2004, avec une trentaine de milliards d’euros sous gestion.

Votre clientèle est essentiellement italienne ?

Nous avons 80 % de clientèle italienne et 20 % de résidents monégasques, de toutes nationalités. 28 personnes composent notre effectif, dont 8 à Milan. Notre personnel est multiculturel : français, italien, russe, allemand, anglais… Nous sommes très attentifs à nos performances de gestion, et assez peu, finalement, à la partie commerciale. Nos clients sont nos meilleurs prescripteurs. À mon sens, notre métier, c’est avant tout délivrer des performances et de bons conseils.

Quels sont vos nouveaux défis ?

Savoir maintenir, avec notre clientèle historique, des liens forts malgré les changements de génération. Nous connaissons les parents, il nous faut travailler avec les enfants. Il ne faut en aucun cas dépersonnaliser la relation, c’est fondamental dans notre métier.

Dorénavant, plus d’une cinquantaine de sociétés de gestion sont installées à Monaco. Comment l’expliquez-vous ?

Notre métier, qui est très différent de celui d’une banque dépositaire, fait qu’il peut être exercé partout, à condition d’avoir les bons outils informatiques. Monaco permet à la fois l’accès à une clientèle internationale et une excellente qualité de vie. C’est ce qui fait sa force. Ceci dit, le phénomène de concentration que l’on observe dans les grandes banques s’observera aussi, à l’avenir, dans les sociétés de gestion. Nous entrons dans un processus de transparence global européen, c’est irrévocable. Un pays comme Monaco, qui offre des services performants, une qualité de vie et une fiscalité intéressante, est forcément attractif.