L'innovation en fintech au service du private equity

2019 10 04 rousselot

Selon les résultats du quatrième baromètre publié par l'Association française des family offices (AFFO), le private equity représente 21 % des allocations. Les actifs sous gestion des fonds de marché privés ont atteint 4 billions de dollars et 2,5 billions de dollars en private equity fin 2017. Face à cette forte demande émergent des challenges de taille que les fintechs permettent aujourd’hui d’adresser pour soutenir le développement du private equity.

Une offre variée pour répondre à de multiples objectifs d’investissements

Le private equity s’est considérablement enrichi ces dernières années, pour devenir aujourd’huipolymorphe. Il englobe en effet une grande variété de stratégies de fonds aux objectifs variés. Certains fonds investissent du capital d'amorçage dans des startups prometteuses avec des investissements en venture capital et capital croissance , tandis que d'autres tentent de redresser la situation de géants industriels en difficulté (distressed private equity). Parallèlement, les fonds de fonds permettent d’accéder à des fonds spécialisés. C’est notamment le cas des fonds immobiliers qui investissent dans l'immobilier et adoptent un certain nombre de stratégies allant de faiblement risqués à des opérations plus spéculatives. Nés de la demande pour des investissements plus responsables et éthiques, les fonds de private equity evergreen offrent une alternative d’investissement durable aux investisseurs.

Une croissance exponentielle face à de nombreux challenges

Comme pour tout le monde de la finance post-2008, le durcissement de la réglementation - avec notamment l'AIFMD (Alternative Fund Management Directive) et la règle Volcker - oblige les gérants de portefeuilles à s’adapter aux exigences internes (conflits d'intérêts, évaluation, répartition des frais, présentation inexacte des faits, etc.). Pour le gérant indépendant, cela implique de pouvoir justifier à tout instant de la conformité des décisions d’investissement. Par ailleurs, si traditionnellement la performance en private equity est attendue à court terme, les fonds evergreen s’intègrent dans une notion de recherche de rendements à long terme en y intégrant des critères d’investissement durable. Par conséquent, la gestion des fonds avec des recherches de performances variables repose sur la possibilité de pouvoir fixer et évaluer des indicateurs hétérogènes (financiers, environnementaux, sociétaux, etc.)

L’innovation des technologies financières (fintech) comme facilitateur

La diversité des allocations d’actifs en private equity rend la consolidation particulièrement complexe et fastidieuse pour les gérants qui continuent en grande partie à procéder manuellement pour obtenir une vue globale. Le développement des fintechs, et spécialement des “wealthtech” (technologies appliquées à la gestion de fortune) permet d’automatiser cette tâche. Quels que soient les investissements (financiers, non-financiers, etc.), les actifs sont automatiquement consolidés selon la vue souhaitée (par portefeuilles, par clients, etc.). De même, face aux contraintes réglementaires imposées par l'AIFMD et à la règle Volcker, les regtechs (fintechs spécialisées dans la gestion de la compliance) permettent d’automatiser les contrôles et de fournir les informations détaillées sur la traçabilité de chaque flux. Le manque d’opportunités, ou la difficulté d’identifier des opportunités d’investissement en PE avec fiabilité, représente un challenge de taille pour les gérants. Il est difficile de trouver les bons objectifs d'investissement avec des valorisations appropriées. L’intelligence artificielle (IA) offre une solution particulièrement prometteuse, avec notamment les salles de données virtuelles (VDR) qui permettraient d'obtenir les meilleurs résultats, que ce soit pour une transaction ponctuelle ou pour créer de la valeur sur l'ensemble du cycle de vie des actifs.
Les fintechs et le private equity, un mariage vertueux ? Les fintechs offrent des opportunités d’investissements très sollicitées par les investisseurs. Cette attractivité soutient le développement de ces technologies financières qui contribuent, in fine, à simplifier et faciliter les investissements en private equity en supprimant ou en réduisant les principaux obstacles auxquels font face les investisseurs.