Entre Wall Street et la Silicon Valley, PRIVATAM, une ambition monégasque

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Ils n’ont pas encore 40 ans et veulent bousculer le marché de l’investissement sur mesure depuis Monaco : Stanislas Perromat, Arthur Bauch et Massimo Passamonti sont les fondateurs de PRIVATAM, une FinTech d’à peine deux ans, déjà leader en Amérique latine et aux ambitions mondiales.
Nous rencontrons M. Perromat pour mieux comprendre cette prometteuse entreprise monégasque pour qui « New York, Londres et Singapour, c’est du passé » !

Racontez-nous la genèse de cette aventure. Comment est-ce que tout a commencé ?

PRIVATAM a été enregistrée à Monaco en septembre 2014. Nous sommes trois associés, Arthur Bauch, Massimo Passamonti et moi même, tous experts en ingénierie financière et en gestion de fortune. Nous nous étions rencontrés il y a 12 ans dans les salles de marché londoniennes et nous nous sommes très naturellement retrouvés pour travailler ensemble. Nos méthodes de travail sont très similaires, nos profils complémentaires et nous avions surtout le désir commun de créer la société financière du futur. C’est ainsi que PRIVATAM est née.
Forts de nos années d’expérience, nous avons dressé ensemble le même constat : il manquait tout simplement à nos clients un outil complet d’information pour mieux investir et prendre de meilleures décisions. Ces clients, des gérants de fortune travaillant dans une dizaine de pays, perdaient jusqu'à 6 heures par semaine à essayer de créer manuellement des outils -- souvent sur Excel -- afin de suivre, de réconcilier et de comprendre tous les investissements de leurs portefeuilles. Malgré quelques réussites, cette méthode leur prenait beaucoup trop de temps et ne donnait finalement que des résultats médiocres, trop peu précis pour prendre de bonnes décisions et véritablement connaître leurs portefeuilles. D’après les études que nous avons menées, les décisions d’investissement qui en découlaient était trop souvent aléatoires et inadaptées par rapport à l’objectif recherché, donc plus risquées.

Et vous avez décidé de répondre à ces problèmes en créant PRIVATAM, une société de gestion très spécialisée…

Oui, en effet, nous fournissons aujourd’hui une solution simple et concrète à tous ces problèmes. Nous basons notre approche sur trois grands axes : les produits dérivés et structurés sur mesure, le conseil dans la gestion de fortune et une utilisation centrale des nouvelles technologies – un outil indispensable dans la gestion du risque. Nous pourrions être assimilés à un département externalisé d’une grande banque d’investissement, basé à Monaco et agissant comme sous-traitants pour les gérants de fortune. Notre but, c’est de répondre aux demandes sur mesure des clients, en s’aidant des outils technologiques les plus performants.

DES PLATEFORMES COCKPITS D’AVION

Dans votre approche, vous insistez beaucoup sur les technologies de pointe. Pourquoi ?

C’est un atout essentiel pour la gestion du risque. Un portefeuille rassemblant des types de produits complexes et variés, issus de plusieurs banques émettrices et investis sur de nombreux actifs, est un portefeuille difficile à suivre et à comprendre. C’est là que notre technologie intervient. Les plateformes PRIVATAM sont un peu comme des cockpits d’avion où le pilote a devant lui, à sa portée, toutes les informations nécessaires à la prise de décision et au contrôle du risque. Nous sommes en d’autres termes des moniteurs hyper-efficaces de gestion du risque, d’aide à la prise de décision. Ce soutien permet à nos clients d’identifier plus rapidement et à moindre frais des investissements de qualité.
En seulement quelques clics, nos applications offrent aux clients un suivi simple, intuitif et consolidé de leurs portefeuilles. Dans certains cas, nous donnons même la possibilité à nos clients de réutiliser notre technologie sans nous citer, en mettant en avant leurs propres services et leur propre marque. C’est ce que l’on appelle l’hébergement en marque blanche ou « white labelling ».  

Au-delà de l’aspect technologique, comment procédez-vous pour conseiller vos clients ?

En établissant un diagnostic pour chaque client. Une fois définis les besoins de ces gérants de fortune, nous sommes présents à toutes les étapes du processus d’investissement. Conseillers avant tout, nous n’avons pas pour but de recommander des produits spécifiques. Mais notre rôle est aussi de partager l’information sur les dernières tendances. Car le fait d’échanger chaque jour avec plus de 200 clients - tous des gérants de fortune - nous permet d’avoir une très bonne idée des investissements en cours sur le marché. Cela nous donne une connaissance précise et constamment actualisée des flux de marché.
En outre, nous avons établi des accords avec les plus grandes banques d’investissement et les gestionnaires de fonds les plus importants à travers le monde. Cela nous permet de donner un large éventail de possibilités d’investissement à nos clients, de les guider et de les conseiller sur la sélection des meilleurs produits du marché via un seul contact et contrat, PRIVATAM. Et cela, associé à notre technologie, est unique.

ENTRE WALL STREET ET LA SILICON VALLEY

Où se trouvent vos clients ?

Historiquement, notre clientèle est surtout en Amérique du Sud. En deux ans à peine, PRIVATAM s’est hissée au rang de leader sur les produits structurés dans cette région. Nous commençons aussi à être de plus en plus présents en Europe, et notamment à Monaco.

Quels sont vos projets ?

Nous comptons bientôt lancer notre activité de « gestion de fortune 1.0 » car la demande de renouveau et d’innovation est forte, surtout en ce qui concerne l’accès à des nouveaux outils technologiques de gestion de portefeuille, de suivi de compte consolidé et multi-dépositaire en ligne. Les clients finaux sont de plus en plus jeunes et connectés !

Quel est le profil de vos collaborateurs ?

Notre équipe est jeune et l’essentiel des collaborateurs ont entre 22 et 35 ans. Ce sont des têtes bien faites, issues des meilleures écoles de finance internationales : en France, par exemple, nous travaillons beaucoup avec l’EDHEC, où nous intervenons de temps en temps. Sur les 20 personnes de notre groupe, nous comptons 13 nationalités, trois religions et une parité quasi parfaite entre hommes et femmes. PRIVATAM est donc une société jeune, moderne et très humaine, que l’on pourrait situer dans l’esprit entre la Silicon Valley pour sa technologie et Wall Street pour ses objectifs d’excellence en finance de marché. Mais nous sommes à Monaco !

Justement, comment envisagez-vous le futur de PRIVATAM en Principauté ?

De manière assez florissante. Nous sentons que de nouveaux acteurs, comme nous,  s’installeront  ici pour construire ensemble la finance et la gestion de fortune de demain. Car le monopole des métropoles comme New York, Londres et Singapour, c’est du passé. Un travail de très bonne qualité peut être effectué hors des grandes métropoles. A  Monaco, avec une qualité de vie extraordinaire, le multiculturalisme, la sécurité, un aéroport très proche,  nous sommes dotés de tous les bons outils pour atteindre l’excellence. La Principauté est vouée à devenir un pôle financier de première importance, j’en suis persuadé. Et nous sommes très heureux chez PRIVATAM de faire partie de ce mouvement.