Robert LAURE, Président de l’ACI « La formation et le partage »

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La carrière de Robert LAURE débute en 1981 en Principauté, d’abord au sein de la Banca Commerciale Italiana, reprise en 1996 par la CMB, qu’il n’a jamais quittée, et dont il est aujourd’hui le directeur financier. S’il préside depuis 3 ans l’ACI de Monaco (Association Cambiste Internationale), c’est dès sa constitution qu’il a adhéré à l’association, il y a plus de 20 ans. Il croit fermement à la formation et au partage, les 2 piliers de l’ACI.

L’ACI Monaco est née il y a 23 ans…

Absolument, sous l’égide de l’ACI internationale, créée à Paris en 1955. L’objectif alors était double : faire en sorte que les opérateurs du marché des changes se connaissent, et les instruire régulièrement de l’évolution des pratiques du marché ; en un mot, les former.
Aujourd’hui, l’ACI est un interlocuteur de l’EBF (European Banking Federation). Avec plus de 12.000 membres présents dans 65 pays, l’ACI est la seule association financière constituée exclusivement par des individus. Nous accueillerons formellement  l’ACI USA au prochain Congrès mondial de septembre qui se tiendra à New-York et complétera en cela notre implantation internationale déjà présente en Europe, Asie et Afrique.
Le premier objectif de rencontre, de réseau, est toujours d’actualité, même si les échanges sont multiples, et si l’informatisation a modifié la nature des rapports entre les acteurs du marché des changes. Quant à la formation, elle est plus que jamais nécessaire.

Le profil des membres a dû évoluer

Effectivement. Aujourd’hui, l’ACI Monaco est constituée de 70 membres, majoritairement des personnes impliquées dans des activités financières diversifiées, et  moins exclusivement liées au marché des changes. Il y a des cambistes, bien-sûr, mais aussi des gérants de portefeuilles. Nos membres se féminisent, et rajeunissent, ce qui est une bonne chose. Nous sentons croître l’intérêt pour l’association : c’est une occasion pour les plus jeunes de rencontrer des professionnels de la place. Et les colloques que nous organisons sont un fort facteur d’attractivité.

Les thèmes en sont divers ?

Depuis 22 ans, nous organisons un colloque annuel, sur un thème spécifiquement tourné vers l’avenir. L’an dernier, nous avions choisi le continent africain, et ses classes d’actifs spécifiques. Il se trouve que l’Afrique a été en ligne de mire par la suite, comme un grand marché d’investissement. Nous l’avions anticipé. Cette année, le thème sera « La dette bancaire après la crise : Bâle III pour les banques-balles neuves pour les investisseurs »

Au delà du jeu de mot ?

Il s’agit d’un sujet fondamental. Après les subprimes de l’été 2007, et la crise financière de 2008, deux types de mesures ont été adoptées, visant le contrôle du marché financier, et celui du système bancaire.  Il fallait s’assurer du fait que les marchés financiers soient contrôlables, ce qui a engendré un durcissement des contraintes bancaires en matière de sécurité. Mais au delà des mesures prises concernant la régulation financière  (Dodd Frank Act, European Market Infrastructure Régulation…), et de l’évolution du cadre règlementaire ( directive AIFM concernant la gestion de fonds alternatifs, directive MiFiD sur les marchés d’instruments financiers), on assiste à un véritable changement de paradigme. La responsabilité des acteurs est engagée, mais de façon différente. C’est ce sujet que nous allons développer.

Et la formation ?

Elle est absolument nécessaire dans nos métiers.  Je constate avec plaisir que nos formations sont suivies par des professionnels divers du monde de la finance : opérateurs, personnels administratifs, personnels en back office. Nos formations sont gratuites, le Lycée Technique et Hôtelier de Monaco que je remercie nous prête son auditorium parfaitement équipé. Nous évoquons les marchés monétaires, le marché des changes, les valeurs mobilières, les produits dérivés, les produits structurés…Nos formations sont directement liées au marché financier et nos formateurs des praticiens qui, au-delà des aspects théoriques, connaissent les matières qu’ils enseignent. Je suis d’ailleurs heureux de la démarche de Certification Professionnelle entreprise par la Place, qui demande une qualification  financière, mais aussi déontologique. Elle sanctionne un niveau de connaissance et de compétence absolument nécessaire dans une Place en évolution comme la nôtre.