Anthony Stent-Torriani : « la qualification de ses acteurs est essentielle à l’image de la Place »

2014-08 antony-stent

En avril 2013, les textes instaurant le dispositif obligatoire de certification professionnelle en Principauté ont été publiés. Dès le mois de juin, une première promotion est diplômée. Bilan d’étape avec M. Anthony Stent-Torriani, Vice-Président de l’AMAF, et Président de la Commission Finances du Conseil Stratégique pour l’Attractivité de Monaco.

Pouvez-vous nous rappeler comment la certification a vu le jour à Monaco ?

Une certification pour les professionnels de l’investissement avait été introduite en France en juillet 2010 par l ‘AMF (l’Autorité des Marchés Financiers). Il aurait été facile de simplement la dupliquer, mais nous avons voulu créer une certification particulière à la Principauté, très adaptée aux métiers de la Place. Dans ce projet, à l’initiative de M. Etienne FRANZI, Président de l’AMAF, nous avons été très aidés par le Conseiller pour les Finances et l’Economie, M. Jean Castellini, ainsi que par la CCAF (Commission de Contrôle des Activités Financières).

Comment se déroule la certification ?

Comme toute formation diplômante : un cycle d’études, validé par un examen.
Le cycle d’étude est composé de 44h, 14h dédiées essentiellement à la déontologie, la juridiction, la compliance, et 30h à l’étude de la partie plus technique de nos métiers.
C’est IUM (Université Internationale de Monaco) qui dispense les formations, en collaboration avec IntellEval Monaco, centre d’expertise en matière de compliance. Les cours ont lieu le vendredi, par tranche de 4h, et sur une période de 4 mois. On peut accueillir 30 élèves par cycle.

Puis viennent les examens…

Oui, il s’agit essentiellement d’un QCM (Questionnaire à Choix Multiples), durant 3 heures d’épreuves. Il est constitué de 100 questions, dont 30 ont trait à la déontologie, et 70 à la partie technique. Il faut obtenir une moyenne de 70 sur 100. La première promotion a performé : la moyenne était de 75.

Et si l’on échoue ?

Je tiens d’abord à féliciter ceux qui ont réussi. Mais si l’on échoue, on peut recommencer. Il y a un nouveau cycle tous les 6 mois. Les personnes obligées de passer l’examen étant donné leur métier peuvent l’exercer pendant 12 mois, si elles ratent les épreuves. Ce qui leur donne l’opportunité de repasser l’examen dans ce laps ce temps.

Quels sont les profils des « étudiants » ?

Nous avons peu de recul, mais ce qui est intéressant, c’est que l’on peut passer la certification parce que le métier nous y oblige, mais aussi parce que l’on souhaite avoir une culture financière de la Place. Sur le premier cycle, nous avons eu 18 élèves, d’environ 35 ans, tous volontaires de plusieurs banques et sociétés de gestion ; certains n’étaient pas obligés de passer l’examen, ils l’ont fait. Nous avons eu des assistants de gestion, des compliance officers…C’est très intéressant pour eux : en dehors de ce qu’ils apprennent, ils se tissent un vrai réseau, qui peut ensuite profiter à leur carrière.
La formation, pour des études de cette qualité, n’est pas onéreuse : 1150 euros par élèves. J’en profite pour indiquer que les inscriptions pour la nouvelle session sont ouvertes à l’IUM.

Les évolutions possibles ?

Avant tout, il faut noter qu’étant donné les évolutions de nos métiers, et de la réglementation, la certification est plus que nécessaire, mais indispensable. Et comme les règles changent chaque année, les questions aux épreuves d’examen sont elles aussi modifiées chaque année. On peut imaginer, à termes, qu’il y ait plusieurs cycles de certification suivant les métiers, et non plus un cycle unique. Mais quelles que soient les évolutions, la certification est un formidable outil d’attractivité de la Place. La qualification de ses acteurs est essentielle pour son image. Nous sommes largement aussi qualifiés qu’ailleurs. Il faut le faire savoir.