M. Etienne Goosse, Secrétaire Général du Conseil Européen des Paiements

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"Monaco a fait preuve d’une grande coordination".

Pouvez-vous nous rappeler le rôle du Conseil Européen des Paiements ? (European Payments Council)

L’European Payments Council (EPC) a été fondé en 2002  par le monde bancaire européen. A l’époque, les autorités publiques européennes  souhaitaient une harmonisation des moyens de paiement scripturaux en euro pour compléter le passage à l’euro fiduciaire.  Nous avons ainsi contribué concrètement à la mise en place du SEPA  (Single Euro Payments Area), une gamme unique de moyens de paiement en euros, commune à l’ensemble des pays européens. L’EPC a  créé un système européen de  virement, le  SEPA Credit Transfer  (SCT)) ainsi qu’un système européen de prélèvement, le SEPA Direct Debit (SDD) y compris une version B2B (Business to Business).

Nous sommes également une instance de proposition, de prise de position et de dialogue avec la Commission européenne, la Banque Centrale Européenne et les autres acteurs sur toutes les questions liées aux moyens de paiement.

Par exemple ?

Nous travaillons sur des thèmes liés à l’Europe fiduciaire : comment optimiser le traitement du cash ? Ou sur les nouveaux canaux d’utilisation des moyens de paiement : internet, mobile. Et sur la carte bien sûr. Nous avons, grâce à la norme EMV (Europay, MasterCard, Visa), renforcé la sécurité des paiements par des méthodes d’authentification logées dans la puce de la carte. Cette norme technique a été adoptée dans toute l’Europe.

En résumé, nous essayons de faire avancer l’Europe des moyens de paiement : les anciens et les nouveaux moyens de paiement, les nouveaux canaux. Et à l’exception du chèque, nous contribuons à l’intégration européenne de tous les moyens de paiement.

Votre organisation ?

Le centre de coordination de l’EPC compte 12 personnes, en relation avec de très nombreuses banques et associations bancaires actives
dans divers groupes de travail internationaux. Nous y confrontons les expériences et points de vue de plus de 300 experts bancaires en matière de paiement, ces derniers ayant été choisis par les communautés bancaires elles-mêmes. Après 12 ans d’histoire, nous nous penchons désormais sur une réorganisation, afin d’être toujours plus performants et de nous adapter à un environnement changeant.

L’AMAF (Association Monégasque des Activités Financières) est votre interlocuteur à Monaco ?

Absolument. L’AMAF est notre interlocuteur privilégié et nous réfléchissons à la manière dont Monaco et ses membres peuvent s’insérer au mieux dans la nouvelle organisation EPC.
Monaco, comme 33 autres pays, appartient à la zone SEPA. La communauté monégasque a travaillé à la mise en place en Principauté du système, ainsi qu’à l’utilisation pratique du SCT et SDD. Et cela s’est particulièrement bien passé ; les efforts d’information, d’adaptation, et d’investissements ont été remarquables, et ont permis une installation du système en amont de l’échéance finale du 1er août 2014.

Monaco est donc un bon élève ?

Tout à fait, et a fait preuve d’une grande coordination. Nous souhaitons un renforcement des relations entre nous-mêmes et la communauté financière monégasque. Et pourquoi pas son adhésion à l’EPC ?