“Green Attitude” : investissements et développement durable

2012-06-green

Dans un contexte de crise économique et financière, le Protocole de Kyoto, le “Grenelle de l’environnement” et les plans de relance propulsent sur le devant de la scène les investissements socialement responsables et les thèmes du développement durable.

Le cadre conceptuel : un glissement du quantitatif vers le qualitatif

Le concept de développement durable est “un développement qui permet aux générations présentes de satisfaire leurs besoins sans remettre en cause la capacité des générations futures à satisfaire les leurs” (Rapport Brundtland 1987 Commission des Nations Unies).

“L’Investissement Socialement Responsable rassemble toutes les démarches qui consistent à intégrer des critères extra-financiers dans les décisions de placements et la gestion de portefeuilles.”

Un besoin impératif de clarification des standards

Les pratiques hétérogènes de la gestion ISR posent un problème de lisibilité et de transparence pour les investisseurs. Mais quelle que soit la méthode de sélection ou de constitution, les fonds socialement responsables visent la même rentabilité que les fonds traditionnels. L’établissement de “standards” permettant une comparabilité des données et constituant un outil de communication est indispensable et gage de cohérence.

L’analyse extra-financière : l’établissement d’une nouvelle échelle de valeurs

Transposé à la finance et à l’entreprise, le développement durable s’est traduit initialement par l’idée d’évaluer la performance des entreprises par une analyse extra-financière qui vient compléter l’analyse fondamentale classique.

Cette analyse “parallèle” se réalise sous trois angles spécifiques :

  • Environnemental - Analyse de l’impact d’une entreprise et de ses produits sur les écosystèmes, notamment la consommation de ressources, la production de déchets et les émissions polluantes.
  • Social - Analyse de l’activité de l’entreprise et ses conséquences sociales, dont les conditions de travail, la non-discrimination ou le respect des cultures ou des communautés locales.
  • Gouvernance d’entreprise - Analyse, entre autre, de la contribution d’une société au développement économique de sa zone d’installation et au respect des principes de concurrence (pratique de conseil d’administration, transparence, corruption).

La notation extra-financière consiste à se faire attribuer par une agence spécialisée (dite agence de notation ou de rating), une note évaluant la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise. L’objectif reste de mobiliser l’épargne vers les entreprises les plus performantes sur le long terme.

L’émergence d’une classe d’actif à part, une évolution récente

De nombreux fonds se basant sur ces critères d’analyse (ESG) ont vu le jour ces dernières années et forment les véhicules d’investissement les plus répandus. Leur expansion rapide a été facilitée par l’émergence d’agences de notation se prononçant sur ces critères. Parallèlement, des fonds se concentrant spécifiquement sur les thématiques liées au développement durable ont été plus récemment lancés. Les fonds environnementaux, notamment, n’investissent pas uniquement sur les entreprises les mieux notées par les agences, mais plus spécifiquement sur les sociétés liées directement aux problématiques environnementales et à leurs résolutions. Ce sont notamment les “fonds verts” spécialisés sur l’eau, le traitement des déchets, les énergies renouvelables, le bois, ou les technologies “propres”.

L’approche développement durable repose sur la nécessité absolue de rendre compatible notre économie avec les ressources naturelles disponibles. C’est une condition nécessaire mais non suffisante pour faire face aux défis énergétiques et climatiques du futur. Néanmoins, cette prise de conscience majeure des investisseurs entraînera-t-elle l’évolution de nos comportements et le changement de nos mentalités au quotidien ?