L’économie bleue suscite de plus en plus d’intérêt politique et financier. La multiplication des sommets internationaux intégrant cette problématique est sans précédent. En février dernier, le World Ocean Summit organisé à Brest (France) réunissait plus de 30 pays, illustrant la prise de conscience de la valeur de notre patrimoine océanique commun.
Pour les cités portuaires comme la principauté de Monaco, ce capital est essentiel à l’attractivité économique. Monaco est historiquement engagée en faveur de la préservation des océans et organise chaque année la Monaco Ocean Week réunissant des experts du secteur. Un évènement qui prend lui aussi de plus en plus d’ampleur.
L’économie de l’Océan est aujourd’hui au cœur de notre système économique puisque 80% de nos produits manufacturés transitent par fret maritime, que les zones côtières hébergent près de 60% de la population mondiale et que la production halieutique est le segment en plus forte expansion de l’industrie agro-alimentaire.
La santé de nos océans, de nos littoraux et de nos écosystèmes d’eau douce est donc primordiale à la croissance, mais est aussi essentielle à la préservation de l’environnement. L’océan est notamment le plus grand puit de carbone de notre planète puisqu’il absorbe près de 30% des émissions de CO2 dégagées par l’activité humaine, contribuant à réguler ainsi notre climat. C’est ainsi que nous nommons Economie Bleue les segments industriels exploitant durablement et respectueusement le patrimoine océanique.
Parmi ceux-ci, l’océan offre des solutions à l’urgence de la transition écologique, via la force des courants exploitable par l’énergie marémotrice, ou l’énergie éolienne, décuplée en haute mer. Déjà considérée comme une source d’énergie indispensable à l’atteinte de l’Accord de Paris sur le climat, les perspectives de l’industrie se sont récemment accélérées grâce au RePowerEU plan, qui vise à rendre l’Europe indépendante du gaz russe. Les délais de développement de projets en pleine mer devraient s’en trouver fortement écourtés.
La production aquacole quant à elle représente une source de protéine alimentaire jusqu’à 10 fois moins émettrices de gaz à effets de serre que la production de viande. L’explosion de la classe moyenne asiatique, très consommatrice de poissons, soutiendra fortement la demande. Les stocks de poissons sauvages étant déjà à des niveaux alarmants, l’aquaculture et la pisciculture, qui sont encore des industries émergentes, apparaissent comme des solutions indispensables à la préservation de la biodiversité.
Menacé par l’acidification, la surpêche et la pollution, l'océan sera ainsi inévitablement au cœur des innovations technologiques de la décennie à venir. Les principaux moteurs de cette croissance seront les technologies permettant de réduire les émissions de CO2, de diminuer la pollution chimique et plastique, et de développer un secteur aquacole durable. Nous estimons que ces segments connaitront des croissances organiques annuelles de l’ordre 5% à 10% jusqu’à 2030.
Afin de nous exposer à ces thématiques, nous avons développé chez SILEX, sur le modèle de la taxonomie européenne, un Blue score propriétaire permettant de mesurer la contribution des sociétés aux segments de croissance de l’économie bleue. Un outil de gestion robuste et transparent pour investir durablement dans l’économie de l’Océan.