Nicolas FEIT : « Faire de Monaco une marque mondiale de la finance »

2025 07 03 Nicolas Feit

Avec plus de 5 000 abonnés sur LinkedIn et une nouvelle stratégie digitale en marche, la Commission de promotion de la place de l’AMAF accélère sa dynamique. Son président, Nicolas FEIT, livre une vision ambitieuse et structurée : positionner Monaco comme une Place financière internationale crédible, attractive et innovante, au service des talents, des investisseurs et de l’image du pays.

La communication de l’AMAF a franchi une étape avec plus de 5 000 abonnés LinkedIn...

C’est une première étape, et elle est symbolique. Depuis quelques mois, nous avons changé de rythme, de ton, et surtout d’ambition. Nous publions de façon régulière, nous mettons en avant des contenus qualitatifs, utiles, structurants. Résultat : notre audience a plus que doublé en peu de temps. Et surtout, nous avons élargi notre cercle. Aujourd’hui, une part croissante de nos abonnés se situe en dehors de Monaco. Ce n’est plus un outil réservé aux “happy few”, c’est un média crédible, suivi, qui participe à la notoriété de la Place monégasque.

Au-delà de l’audience, quel est l’objectif stratégique de cette communication ?

L’objectif, c’est l’attractivité de Monaco en tant que Place financière. C’est le fil conducteur de toutes nos actions. Mais cette attractivité ne se résume pas à séduire des investisseurs. Elle concerne aussi les talents, les institutions, les entrepreneurs, les familles fortunées… Elle repose sur un écosystème beaucoup plus large que la seule sphère bancaire. Il faut que Monaco soit perçue à l’extérieur comme un hub sécurisé, professionnel, stable et dynamique, capable d’accueillir des projets ambitieux, des compétences pointues, et des clients internationaux exigeants. Cela implique de raconter Monaco autrement : non seulement en tant que lieu de vie exceptionnel, mais aussi comme une plateforme d’opportunités et d’expertises.

Comment s’articule cette vision avec les autres acteurs de l’attractivité monégasque ?

C’est un point essentiel. La communication de l’AMAF ne peut pas fonctionner en silo. Elle s’inscrit dans une logique d’alignement avec le Gouvernement, le Monaco Economic Board, la Direction du tourisme et des congrès, le Monaco Private Label, et l’ensemble des acteurs qui œuvrent pour l’image de Monaco à l’international. Notre rôle est complémentaire. Nous portons la voix de la finance et de ses spécificités : son niveau de sécurité, son encadrement réglementaire, la qualité des services rendus, la compétence des professionnels qui y travaillent. Et nous contribuons aussi à une pédagogie collective : expliquer par exemple les processus de remédiation après le passage en liste grise, ou encore mettre en lumière les efforts de conformité et de transparence qui font de Monaco une place sérieuse.

Cette ambition de rayonnement à l’international est-elle réaliste face à des géants comme Dubaï ou Singapour ?

Elle est réaliste, à condition de jouer sur nos forces et de nous différencier. Monaco ne sera jamais une place gigantesque. Mais elle peut être une place agile, spécialisée, reconnue pour son excellence. Il y a un ADN monégasque, fait de qualité, de confidentialité, de réactivité. Ce sont des atouts très appréciés par les clients internationaux. En revanche, il faut rester lucide : la concurrence est intense. Nos concurrents déploient d’importants moyens de communication, d’innovation, de services. À nous de monter en gamme, en visibilité et en régularité, pour garder notre attractivité dans la durée.

Quels sont les profils de talents intéressés par Monaco aujourd’hui ?

Ils sont encore majoritairement européens, pour des raisons de proximité culturelle et géographique. Mais nous devons aller plus loin. Si nous voulons enrichir notre mix de compétences, attirer des profils internationaux, des experts venus d’autres zones, il faut que la marque Monaco rayonne au-delà du continent. C’est un enjeu d’équilibre et de projection. Les talents, comme les investisseurs, veulent des destinations porteuses de sens, où l’on trouve à la fois un cadre de vie exceptionnel et une réelle exigence professionnelle. C’est exactement ce que nous devons incarner.

Quel est le rôle des membres de la commission de promotion dans cette dynamique ?

Il est clé. Mon rôle de président, c’est d’insuffler une énergie, une vision, mais aussi un niveau d’exigence. Nous devons collectivement prendre conscience que la communication est stratégique. Ce n’est pas une vitrine cosmétique. C’est un levier de positionnement, de différenciation, et d’influence. Cela suppose un engagement fort : produire des contenus de qualité, être cohérents dans nos messages, travailler main dans la main avec les autres partenaires de la place. Et même si nous sommes parfois concurrents sur certains marchés, nous devons savoir coopérer pour servir l’intérêt général de Monaco.

Quels sont les prochains axes de développement ?

La nouvelle version du site Internet est sur le point d’être mise en ligne. C’était indispensable : nos outils n’étaient plus à la hauteur des standards internationaux. Ce site sera une vitrine moderne, ergonomique, qui doit servir à la fois nos membres, les partenaires étrangers et les investisseurs potentiels. Mais ce n’est qu’une étape. D’autres projets sont en cours, toujours dans cette logique d’innovation, de modernisation, et de visibilité. L’objectif n’est pas de faire du bruit pour faire du bruit, mais de construire une réputation solide, durable, qui fasse de Monaco une référence, non seulement par son prestige, mais aussi par sa rigueur, sa compétence et sa pertinence dans l’univers financier.