MonacoTech : un an d’incubation…

2018 09 17 monacotech

Fabrice Marquet, Directeur de l’incubateur monégasque MonacoTech, est un scientifique, et il en a le pragmatisme. Après un doctorat en ingénierie biomédicale, il devient chercheur à Columbia où il reste trois ans. Depuis plus d’un an, il dirige désormais MonacoTech, premier incubateur de la Principauté, un défi auquel il n’a pas su résister…

Combien y-a-t-il d’entreprises au sein de MonacoTech ?

Nous hébergeons aujourd’hui 18 sociétés sur un peu plus de 230 candidatures reçues.

Quel est le processus de sélection ?

Tout d’abord, nous communiquons sur des plates-formes spécialisées start-ups, nous utilisons le réseau diplomatique de Monaco, le Monaco Economic Board... Cela permet de nous faire connaître, et de susciter les appels à candidatures.

Nous mobilisons un comité de sélection comprenant des profils différents, afin de confronter divers points de vue. Nous y retrouvons des entrepreneurs, des investisseurs, un représentant de l’Expansion Economique, un Conseiller National. Les critères de sélection sont assez simples : le facteur humain, c’est-à-dire la personnalité du dirigeant, et le partage des valeurs de MonacoTech. Le potentiel du projet, et la pertinence de son installation à Monaco, sur le long terme.

Ce qui sous-entend un certain type de secteurs d’activités ?

La vision est que Monaco devra se spécialiser dans deux, trois secteurs clé tout en laissant la place à des projets satellites. Nous voulons également laisser le marché nous dire ce qui est pertinent pour Monaco et nous sommes très surpris de la diversité des dossiers reçus. Aujourd’hui, nous hébergeons de la Technologie Financière, Médicale, des activités liées au Développement Durable, aux Smart Cities, mais aussi des projets innovants dans le Yachting, la Mode, l’Evènementiel…

Quelle est, selon vous, la spécificité de MonacoTech, alors que de nombreux incubateurs voient le jour, dans de nombreux pays ?

Notre manière d’envisager l’accompagnement. Pour nous, ni regrouper des entrepreneurs dans des structures communes ni proposer une multitude d’évènements sans objectifs ciblés ne sont créateurs de valeur. Le positionnement choisi est basé sur plusieurs principes clés : haute sélectivité, exigence, environnement attractif, haut de gamme et collaboratif, suivi sur-mesure et mise au défi constant des entrepreneurs. Les startups sont mises au défi et évaluées pour entrer dans le programme, mais également tous les trois mois pour y être maintenues. Nous voulons nous donner les moyens d’accompagner nos sociétés jusqu’à leur ancrage pérenne dans le tissu économique local. Aujourd’hui, plus de 90 % des startups échouent. Notre analyse est que la grande majorité de ces échecs relèvent plus de l’autodestruction que du fait de la compétition. C’est pourquoi chaque société a son temps de développement propre et, au travers d’un programme sur-mesure, les différentes briques méthodologiques lui sont distillées de façon étudiée et adaptée.

Quelles sont les aides concrètes que vous apportez aux entreprises ?

Nos deux propositions de valeur clé sont l’environnement attractif et le programme mis en place. Nous voulons donner un socle commun à toutes les sociétés et favoriser la collaboration entre elles. Les objectifs principaux sont d’aider les entrepreneurs à construire une feuille de route individualisée, de leur donner un langage commun facilitant leur interaction, mais également leur permettant de communiquer de façon intelligible et adaptée en fonction de l’interlocuteur. Nous voulons leur permettre d’évaluer avec justesse le stade d’avancement de leur projet, de leurs forces, de leurs faiblesses et de leurs manques. Cela nous permet d’identifier au plus juste les besoins de chacun. Ainsi, nous pouvons planifier au moment idoine les interventions d’experts extérieurs ou les mises en relation avec le bon mentor, prestataire ou investisseur.

 

Credit photo : Philippe Fitte