Lionel Galfré : « L’environnement géo-socio-économique est un grand avantage pour MonacoTech »

2020 03 23 monaco tech

Lionel Galfré, Directeur de l'Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (IMSEE) depuis sa création, en 2011, a ensuite rejoint la Délégation Interministérielle chargée de la Transition Numérique (DITN). Désormais nouveau Directeur de MonacoTech, il envisage sa mission avec beaucoup d’enthousiasme.

L’incubateur abrite aujourd’hui 15 entreprises, comment sont-elles sélectionnées ?

La sélection se déroule en trois phases, suite à des appels à projets. La première phase d’écrémage, des entretiens, et enfin le choix final décidé par un jury de huit personnes, devant lesquelles les candidats disposent de dix minutes pour présenter leur projet. Les entreprises sont acceptées pour trois mois renouvelables sans limite. Il n’y a pas de sélectivité sectorielle dans nos choix, nous approuvons des idées. Depuis la création de MonacoTech en septembre 2017, plus de 25 startups ont été accueillies, nous avons acquis de l’expérience sur le type d’entreprises que nous souhaitons héberger.

Savez-vous pourquoi elles candidatent en Principauté ?

C’est clairement la force d’attraction de la marque Monaco.  Bien évidemment, le programme d’accompagnement les intéresse, mais c’est Monaco qui les séduit.
Je précise néanmoins que depuis la création de MonacoTech en septembre 2017, plus de 25 startups ont été accueillies, et 15 sont encore présentes. La valorisation de celles-ci est estimée à plus de 100 millions d'euros, et elles ont généré la création de 60 emplois. Ce succès peut aussi inciter à candidater.

C’est l’avantage différentiel majeur ?

Monaco Tech est jeune, elle a seulement deux ans et demi : c’est elle-même une start-up !
Mais nous avons la chance d’avoir de forts clusters économiques qui peuvent séduire les jeunes entreprises : le cluster Yachting est un puissant relais de croissance, avec l’emblématique Yacht Club. La Green Economy correspond aux valeurs portées par le Souverain et à la volonté politique de Monaco. Les Biotechnologies, les Fintechs, les MedTechs sont également très actives. Cela renforce aux yeux de nos candidats l’attractivité de la marque Monaco. En réfléchissant sur nos valeurs, nos forces, nous essayons tous les jours de consolider nos atouts.

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Comment ?

Les valeurs de bienveillance, d’intégrité et de durabilité caractérisent Monaco. Ce sont des valeurs très humaines à valoriser, portées par exemple par la Green Economy. L’innovation est notre point fort.  C’est l’ADN de la Principauté, qui l’a maintes fois démontré avec l’extension en mer, ou encore la personnalité du Prince Albert Ier, explorateur et écologiste avant l’heure. Enfin, nous misons sur la valeur plutôt que sur le volume, nous faisons en quelque sorte de l’orfèvrerie, étant donné la taille de notre pays.

Par ailleurs, depuis la création de MonacoTech, un programme a été conçu pour accompagner les start-ups et leur développement. Nous allons le renforcer, il sera orchestré par une personne clé, connaissant la création d’entreprise, les problèmes de ressources humaines, de recrutement, de développement et de croissance. Elle sera entourée d’un réseau d’experts, que nous avons la chance de pouvoir mobiliser facilement en Principauté.

La taille du pays, avantage ou inconvénient ?

Notre environnement géo-socio-économique avec un aéroport international à proximité, un bassin d’emplois important, des profils pointus chez nous et à proximité, comme sur la Technopole de Sophia, est clairement un avantage.
La taille de Monaco permet d’activer les réseaux de façon très rapide. Vous pouvez prendre rendez-vous avec un entrepreneur international, puis dans la même journée avec un membre du gouvernement. Notre pays compte plus de 140 nationalités, dont des experts dans tous les domaines. C’est un écosystème très motivant.

Si vous deviez définir en quelques mots la vocation de MonacoTech ?

Nous sommes là pour accompagner les gens dans la création de leur société, et pour rendre viables des projets innovants ; porteurs des valeurs de la Principauté, nous tentons de créer de la richesse localement. Tout fondateur d’entreprise est un innovateur, nous devons transformer sa passion en un projet économique viable. Et lui en donner les moyens.

Nous abordons le problème du financement, de la levée de fonds…

Qui dit start-up dit besoin de financement. Certes, nous apportons un écosystème favorable, mais il faut faire davantage ; nos efforts doivent désormais clairement porter sur la recherche de fonds. A Monaco nous avons l’opportunité de côtoyer des investisseurs : à nous de leur prouver qu’il y a des possibilités de financement au-delà de l’Immobilier.
Nous devons nous faire connaître et créer des liens et des réseaux, par exemple avec d’autres incubateurs : en PACA, au Canada aux USA.
Par ailleurs, un appel à candidature est en cours : du 2 mars au 31 mars. Mi-mai, le jury se réunira et de nouvelles entreprises s’installeront dans l’incubateur fin juin. Nous avons besoin de projets pour alimenter la machine.

 

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