Michel BOUQUIER : Je suis intimement convaincu que la carte à jouer envers les jeunes est formidable !

2021-07-09_Michel-BOUQUIER

Michel Bouquier dirige Monaco Private Label (MPL), une plateforme destinée à attirer une clientèle fortunée et créée en 2009. Très dynamique, MPL a organisé en avril dernier un Sommet phygital suivi par près d’un millier d’internautes UHNW, et s’intéresse aussi beaucoup aux jeunes…

En avril dernier, vous avez organisé un premier Sommet en présentiel et distanciel « Monaco Positive Impact Summit »…

On peut dire modestement que cela a été un succès dans la mesure où nous réalisions, pour la première fois, un évènement en phygital. Nous avions déjà organisé des manifestations 100% digitales avec les membres MPL : la première, en juillet 2020, était un débat avec le professeur Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix 2006, en présence du Conseiller du Gouvernement pour l’Économie et les Finances M.Jean Castellini, et de M.Olivier Wenden Vice-Président de la Fondation du Prince Albert II. Nous avons enchainé en invitant tour à tour un astronaute, le Président mondial de YPO (Young Presidents’ Organization), une grande Maison de Champagne… Forts de cette petite expérience, nous voulions nous focaliser sur l’Impact Positif dans toute sa dimension, de la philanthropie à la lutte contre le réchauffement climatique, la dimension sociale, avec les valeurs ESG du Positive Impact.

Comment se construit un tel évènement ?

Nous nous sommes aperçus qu’il y avait un potentiel fabuleux en termes de thèmes à développer mais également d’intervenants. Nous avons mis à contribution les consuls honoraires de la Principauté à travers les cinq continents. Grâce à nos contacts directs et indirects, nous avons pu sensibiliser un grand nombre de panelistes de haut niveau. Nous avons couvert l’ensemble des fuseaux horaires, avec un exercice qui a démarré à 7H40 le matin pour finir à 20H., avec 23 sessions, 54 intervenants, quasiment 900 participants inscrits car pour la première fois nous avons ouvert le réseau MPL.

A qui ?

Au réseau de la Fondation Princesse Grace aux États-Unis, au réseau de la Fondation du Prince Albert II de Monaco dans le monde entier, aux membres du Yacht Club de Monaco, au Monaco Ambassadors Club, au CREM, et également au YPO, qui compte 29000 personnes sur 130 pays. Les membres de ces différentes institutions ou associations ont eu la possibilité d’être invités, et c’est la raison pour laquelle nous avons réussi à augmenter le nombre de contacts strictement et sévèrement sélectionnés : 900 inscrits au total.

Ils se sont réellement connectés ?

Le nombre de connexions réelles est de 250 personnes minimum par session. Donc vous multipliez 250 par 23 sessions, vous voyez que l’on dépasse les 5 000 participations physiques réalisées et non pas estimées, c’est du concret. Nous comptabilisons, en plus, plusieurs centaines de replays entre le 27 avril et aujourd’hui. Les gens se connectent et vont voir les sessions qu’ils ont ratées dont on leur a parlé. Les échos ont été extrêmement positifs.

Donc, une expérience à réitérer ?

En répétant cette expérience – on va le refaire évidemment – ce n’est pas 900 inscrits qualifiés que j’attends, c’est minimum 2000. Je suis extrêmement convaincu que l’on y arrivera sans aucun problème. Je citais les consuls, les clubs et les organisations, je pense aussi à Stockholm avec la banque SEB qui a pu communiquer également cette invitation à leurs meilleurs clients. Si l’on agrège toutes ces forces et tous ces atouts, 2000 est un minimum.

Un mot sur les tables rondes liées à la finance ?

C’était clairement les plus fréquentées, tout comme les replays sont les plus forts. Il y a donc un intérêt. Il faut que l’on creuse encore plus cette légitimité de Monaco à prétendre à la finance verte, à l’Impact Investing, à cette connaissance et cette expertise des professionnels de la Place dans ce domaine. Le ton est donné par le Prince lui-même depuis des années. Avec le Gouvernement qui prend des initiatives dans ce domaine, avec le département des finances qui a maintenant pour vocation de verdir à 100 % le fonds de réserve à l’horizon de 2 ans maximum, nous sommes sur des tendances très fortes.

Les jeunes sont particulièrement concernés par la Finance verte ?

Effectivement, avec MPL Young Leaders, (les membres ont entre 16 et 35 ans), il y a encore une très belle carte à jouer. Nous communiquons l’expertise de Monaco auprès des jeunes, notre intime conviction de préservation à la fois de la biodiversité, de la lutte contre le réchauffement climatique mais également toutes les valeurs ESG. Le MPL Young Leaders se développe maintenant, pas d’une façon exponentielle rapide, mais continue, entre deux et une demi-douzaine de nouveaux membres s’inscrivent régulièrement chaque semaine.
En priorité ce sont les enfants des membres MPL, les successeurs qui vont prendre les rênes des grandes fortunes ainsi que de nouveaux jeunes résidents à Monaco qui sont exceptionnels, comme des Youtubeurs mondialement connus sur Internet .

Vous travaillez avec l’International University of Monaco sur un programme pour expliquer et tenter d’anticiper les tendances « post covid » ?

Exactement. Un programme est arrêté pour septembre, en amont du Monaco Yacht Show avec lequel nous avons un partenariat privilégié. Sur deux jours, des cours orchestrés par l’IUM dans leurs locaux porteront sur comment concevoir la sortie de la crise, quels enseignements en tirer et comment les jeunes peuvent construire leur propre business plan dans le cadre de leurs activités. Tout cela par le prisme de cours donnés par des professeurs extrêmement aguerris, appuyés sur des interventions de professionnels, d’experts extérieurs que l’IUM regroupe.

Le secteur bancaire s’intéresse beaucoup à la cible Jeune. Y a-t-il des liens à construire avec MPL ?

Je pense oui. J’aimerais bien , par exemple, organiser un « Summer camp » à Monaco, qui peut d’ailleurs se dérouler à d’autres saisons qu’en été. Il permettrait à des jeunes de s’initier à toutes ces notions de successions, de gestion de patrimoine, d’investissement, comment mieux investir dans le green, mieux investir avec impact, comment gouverner les structures que vont leur léguer leurs parents. Il serait bon que l’on mène cela ensemble, en imaginant une succession d’entretiens, d’expériences, de visites, de rencontres, d’exposés de façon à ce que ces jeunes soient immergés totalement en Principauté. Mais cela pourrait se faire également en virtuel, ou les deux. Je suis intimement convaincu que la carte à jouer envers les jeunes est formidable.