2021 : malgré les cahots, une très bonne année

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2021 marquera les esprits comme étant l’année des soubresauts COVID-19, et des efforts multipliés pour préserver l’économie monégasque. Comment a réagi la Place bancaire ? M. Etienne FRANZI, Président de l’Association Monégasque des Activités Financières nous répond.

Quel bilan pour 2021 ?

2021 a été une bonne année, malgré les résurgences périodiques de la COVID-19. Les ressources ont dépassé 150 milliards d’euros, exactement 153,1 milliards, avec une répartition intéressante : 99,4 milliards de titres, et 53,7 milliards de dépôts. La progression de 15% sur l'année n’a pas seulement été portée par l'évolution des marchés. En effet, près de 7 milliards de ressources nouvelles sont rentrées dans nos caisses. Les crédits se sont également bien portés, pour un total de 29,9 milliards d’euros soit 11% de progression par rapport à décembre 2020.

Et concernant les acteurs de la Place ?

Nous avons eu le plaisir d’accueillir de nouvelles sociétés de gestion, 7 ont été agréées en 2021 parmi lesquelles Goldman Sachs, une enseigne prestigieuse, tout comme Pictet qui nous avait rejoint l’an dernier. La Commission de Contrôle des Activités Financières (CCAF) examine actuellement de nouveaux dossiers d'établissements financiers souhaitant s'installer à Monaco.

En conclusion les résultats ont été bons tant au niveau des chiffres qu’au niveau des acteurs.

Quels sont les projets en cours de réalisation ?

Le projet de loi DDOEJ (Diverses Dispositions d’Ordre Économique et Juridique) est un texte que je qualifierais d’« impressionniste » en ce sens que, sans rien bouleverser, il devrait améliorer dans plusieurs domaines l’opérativité de nos activités. Il retouche le droit du gage, les nantissements, les crédits, des aspects des SARL… en présentant un caractère essentiellement technique pour mettre à niveau notre cadre juridique. Le texte a été déposé au Conseil National en novembre 2021. Nous espérons qu’il sera voté à l’actuelle session de printemps.

 Par ailleurs en juillet dernier, l’AMAF a signé un protocole avec le Service d’information et de Contrôle sur les Circuits financiers (SICCFIN), visant à actualiser les modalités des contrôles sur sites dont la dernière version remontait à juin 2012. Ces contrôles sont les éléments essentiels des dispositifs anti-blanchiment permettant de s'assurer que chaque établissement s'est doté des moyens les plus performants dans la course poursuite perpétuelle qu'il y a entre la flèche des blanchisseurs, et le bouclier des institutions.
Dans le cadre du projet « Monaco a Safe City », nous avons également signé un accord de coopération renforçant le partenariat entre les banques et la Sûreté Publique avec la création du Comité Vigibanque.

De nouvelles certifications sont à l’ordre du jour ?

Nous avions introduit la certification professionnelle pour les collaborateurs du front office.
Puis vint la certification confidentialité, qui met l’accent sur l’attention à porter à la sphère privée de la clientèle. Elle concerne tous les collaborateurs de la Place qui doivent s’y soumettre une fois tous les 3 ans avec un programme, à chaque fois, renouvelé.

Aujourd’hui, la nouvelle certification conformité en matière de Lutte Contre le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme (LCB/FT) atteste de la totale implication de la Place, aux côtés des Autorités monégasques, en ce domaine, essentiel pour la réputation de la Principauté et son attractivité. Les équipes en charge de ces questions au sein de nos Maisons, devront obtenir cette certification, qui démarrera à la rentrée.

La Place est très sensible à la problématique ESG (critères Environnementaux, Sociaux et de bonne Gouvernance) ?

Effectivement. Nous avons demandé à nos membres de désigner dans chacun de leurs établissements un responsable ESG, et nous allons susciter la constitution d’une association les regroupant. Un peu à l’image de ce qui avait été fait, à l’époque, avec l’AMCO, l’Association Monégasque des Compliance Officers, avec le succès que l’on sait. Notre idée est de constituer un « Think Tank » pour nourrir nos réflexions et explorer toutes les pistes de développement envisageables.

Le conflit russo/ukrainien a-t-il impacté les établissements financiers ?

Les services conformité et crédits ont été effectivement très sollicités. Il faut noter la parfaite coopération avec le Département des Finances et de l’Économie et la Direction du budget du trésor : nous étions informés dans l’heure des éléments nouveaux liés à l’évolution du conflit. La Place a été exemplaire concernant les gels de fonds et la mise en œuvre des restrictions s’appliquant à la clientèle russe résidant hors Monaco, Union européenne, Suisse et autres pays de l’espace économique européens.

D’un point de vue financier, l’impact apparait à ce stade relativement limité.