Gérald Mathieu : « Continuer à être un acteur local est fondamental »

2022 03 07 richelieu monaco

La banque Barclays fête cette année ses 100 ans en Principauté ! Une fierté pour son Directeur Général Gérald Mathieu qui dirige une banque pionnière, la première à s’être installée à Monaco.

Les 100 ans de Barclays, une fierté ?

Sûrement, non seulement Barclays a été la première banque internationale à s’installer en Principauté, mais elle y est restée. J'insiste parce qu’il y a eu des périodes compliquées pour l'histoire de Monaco, un conflit mondial, des moments politiques complexes. Barclays est restée de façon volontariste. Parce que depuis le premier jour, nous avions un lien culturel très fort avec la Principauté, notamment avec sa communauté britannique. Et aujourd'hui, c'est encore le cas.

Comment allez-vous fêter ce centenaire ?

Nous avons la chance d'avoir un bâtiment exceptionnel à Monaco, et nous y avons inauguré une exposition sur le parcours historique de la banque. Des dates très importantes sont mises en évidence : nous avons employé la première femme au monde à être directrice d’agence. Barclays a mis en service le premier distributeur de billets. Nous avons obtenu des pièces d'archives extraordinaires, dont une bague ayant appartenue à Élisabeth I. Par ailleurs, nous allons proposer des illuminations et des décorations un peu spéciales sur le bâtiment qui vont rappeler les 100 ans d’anniversaire, et ce tout au long de 2022. Ainsi, le bâtiment vit !
Dès mars, nous sommes partenaires de l’Ocean’s Week, puis très présents au Monte-Carlo Rolex Master, où nous inviterons de nombreux clients. Nous imaginons également des évènements autour de la philanthropie, de l’Impact Investing.
Un superbe dîner de gala, à l’approche de l’été, sera l'apothéose de cet anniversaire.
En interne nous prévoyons des événements avec nos collaborateurs. Certains d‘entre eux sont très impliqués dans des causes caritatives. Ils soutiennent 23 projets à Monaco et dans la région, et nous les y aidons. Ils agissent comme des ambassadeurs, et plus que jamais pour ce centenaire nous leur apportons notre soutien. C'est vraiment important.

Votre ambition ?

Nous souhaitons être performants pour nos clients, leur apporter un bon service, une bonne exécution. Continuer à être un acteur local est fondamental, un partenaire auprès du gouvernement, des autorités, des fondations caritatives. Nous avons soutenu la Croix Rouge, l’Ocean’s Week, la Fondation Albert II. Plus que jamais nous estimons que notre rôle, à Monaco et à travers le monde, est d’aider à bâtir un futur sociétal et responsable au sens ESG. C'est ce que nous demandent nos clients, nos collaborateurs, les nouvelles générations, et ce n'est clairement pas seulement du marketing. Nous avons beaucoup recruté en 2021 : 27 collaborateurs. Et nous continuons. Je désire renforcer nos équipes avec des experts à travers toute la banque privée. C’est aussi une façon de se projeter dans le futur.

La pandémie a modifié votre manière de travailler ?

Elle nous amène à modifier la façon dont on gère le travail, les collaborateurs, les personnes que l’on recrute. Si l’on veut les faire grandir dans l’entreprise, il faut s’adapter, être flexible et intelligent, donner de la place à un équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Pour une meilleure disponibilité vis-à-vis de la clientèle et un meilleur service. La diversité, l’inclusion, c’est de l’innovation, du défi, du challenge. Sans optimisme exagéré, je trouve la période actuelle très excitante.

Que pensez-vous de la digitalisation de la banque ?

C'est important pour nous connecter davantage aux clients. Nos collaborateurs peuvent avoir, grâce à la digitalisation, de meilleurs moyens, pour leur consacrer plus de temps. Est-ce que le digital va remplacer la femme et l'homme qui traitent avec le client en banque privée ? Certainement pas. La banque privée c’est avant tout du service. Mais par contre, la digitalisation en backstage est fondamentale.

Au niveau des produits financiers, y a-t-il des nouveautés ?

Oui, absolument. Barclays Banque Privée est plus que jamais, vu les performances de nos mandats, une maison de gestion d'actifs. Nos process et nos performances ont un track record vraiment significatif. Cette année, nous constatons davantage de volatilité sur les marchés. Nos mandats de gestion sont extrêmement performants et nous continuons donc à investir, y compris dans la partie ESG.
Nous avons beaucoup développé tout ce qui est Private Equity. Notre club d'investissement propose des deals en direct à nos clients en Private placement. L'année dernière, nous avons développé aussi toute la partie alternative et notamment les hedge funds, et nous continuerons.
Dans la pratique du crédit, nous accompagnons les grands projets, notamment immobiliers, à Monaco, sur la Côte d'Azur, à Paris, dans les Alpes françaises.
Enfin, les devises sont un bon moyen de diversifier les portefeuilles. Comme les clients ont plusieurs devises par définition, c'est important d'avoir des spécialistes qui les aident à définir des bonnes stratégies de couverture, des stratégies à terme. Barclays est l'un des principaux acteurs du capital market, et nous avons des experts à Monaco.

Vous travaillez beaucoup avec les Family Offices ?

Oui, ils ne constituent pas une clientèle en tant que telle, mais plutôt des partenaires avec lesquels on travaille et qui ont des demandes sophistiquées, avec un besoin de contact avec les trading desk. D’où l’importance d’experts locaux qui permettent agilité et réactivité.