La suppression du billet de 500 Euros

2016 09 collet

Le 4 mai 2016, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de mettre définitivement fin à la production du billet de 500 euros, coupure ayant la valeur faciale la plus élevée de la zone euro. L’émission de cette coupure sera arrêtée vers la fin de l’année 2018 : à cette date, les Banques centrales de la zone euro cesseront de mettre en circulation les billets de 500 euros. Les autres valeurs unitaires, de 5 à 200 euros, sont maintenues.

1. Pourquoi arrêter la production et l’émission du billet de 500 € ?

Cette décision s’inscrit dans le cadre du renforcement de la lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme. Elle fait suite aux inquiétudes relatives aux activités illicites que le billet de 500 € pourrait faciliter.

2. Quand interviendra la fin de l’émission de cette coupure ?

L’arrêt de l’émission du billet de 500 € prendra effet au moment où l’introduction des coupures de 100 € et 200 € de la série «Europe » est prévue, soit vers la fin de l’année 2018. Pour remplacer un billet de 500 €, il faut au minimum trois billets, deux de 200 € et un de 100 €. Il faut donc disposer de ces coupures en quantité suffisante et les programmes de production de ces billets de la série « Europe » seront définis en conséquence.

3. Quel est le poids du billet de 500 € en France ?

Bien que le billet de 500 € représente 28,3 % en valeur des billets émis par l’Eurosystème en 2015, cette coupure est très peu utilisée en France, à l’instar du billet de 200 €, en raison des habitudes de paiement nationales (préférence pour les coupures de 5 à 50 €) et des restrictions sur les paiements en espèces (pour les résidents français, plafond de 1 000 euros pour le règlement de transactions avec un professionnel).

Ainsi, depuis l’introduction de l’euro en 2002, la Banque de France a reçu plus de billets de 500 € à ses guichets qu’elle en a émis : à fin 2015, la différence s’établit à -5,4 milliards d’euros résultant notamment des flux liés aux dépenses des touristes (pm : -1,7 milliards d’euros pour le billet de 200 €). Cette disparition ne provoque donc que peu de réactions, ce qui n’est pas le cas en Allemagne, pour des raisons spécifiques (avant l'introduction de l'euro, l'Allemagne avait un billet de 1.000 marks et il n’existe pour l’instant aucune limite pour les paiements en numéraire outre-Rhin).

4. Jusqu'à quelle date les billets de 500 € pourront-ils être utilisés? Et ensuite, auront-ils encore de la valeur ? Pourra-t-on les "échanger" contre d’autres coupures à sa banque ?

Les billets de 500 € continuent à avoir cours légal et il est important qu’ils conservent leur valeur dans le temps. Ainsi, même après l’arrêt de l’émission de cette coupure vers la fin de l’année 2018, ils pourront être utilisés, comme aujourd’hui, pour régler des transactions ou à des fins de thésaurisation.

Par ailleurs, ils seront, comme l’ensemble des billets de la première gamme des billets en euros, échangeables aux guichets de la Banque de France ou auprès des autres Banques centrales nationales de la zone euro pour une durée illimitée.

D’ici fin 2018, l’Eurosystème va produire le volume nécessaire de billets pour remplacer le billet de 500€ et ainsi répondre à la demande du public en coupures de hautes dénominations (billets de 50, 100 et 200€) utilisées principalement à des fins de thésaurisation.

5. Cette suppression vise-t-elle à diminuer l’usage des espèces ?

L’Eurosystème, dont la Banque de France, n’a aucune volonté de supprimer les espèces : le billet est un moyen de paiement facile d’utilisation et fiable qui fait partie du libre choix des consommateurs quant au mode de règlement qu’ils souhaitent utiliser.