Perspectives d’investissement dans un monde en transformation, le modèle Boutique Banque Privée

2022 03 07 richelieu monaco

A l’heure de la banque universelle, de l’intelligence artificielle et du « one stop shop » capable de couvrir tous les besoins, la « boutique banque privée » peut paraître obsolète.

Il n’en est rien : les valeurs telles que le Pragmatisme, l’Agilité, la Rapidité et l’Indépendance constituent le socle de la Boutique Banque Privée et permettent, à l’ère de l’industrialisation des services et du tout digital, d’injecter de l’humain, de l’exigence et de la personnalisation au cœur de la relation bancaire.

Une « Boutique Banque Privée » est une banque privée de taille modeste, qui s’occupe avec succès de la gestion de patrimoine d’une clientèle fortunée internationale en adoptant des valeurs simples qui constituent la robustesse d’un modèle différenciant de la relation client.

  • Le pragmatisme vise à positionner le client au centre du fonctionnement de la banque en lui évitant de devoir s’adapter aux contraintes d’une organisation multinationale souvent trop centrée sur elle-même.
  • L’agilité du modèle confère aux banquiers et aux lignes décisionnaires l’ouverture d’esprit et la capacité d’écoute suffisante pour identifier les besoins et construire ensemble les solutions que recherchent nos clients.
  • La rapidité dans la prise de décision est un élément déterminant du positionnement d’une boutique Banque Privée qui, au travers de circuits courts de décision, permet d’accompagner nos clients avec une réactivité supérieure à la moyenne de celle de l’industrie.
  • L’indépendance de fonctionnement permet de renouer avec le concept d’architecture ouverte sans en galvauder les fondamentaux. Elle permet un traitement juste de l’information et garantie l’alignement des intérêts du client sur ceux de la banque.

Caractérisée par une forte fidélité de la clientèle et un faible taux de rotation des collaborateurs, ce positionnement permet à la boutique banque privée de viser un service de proximité et d’excellence. Nos gérants et banquiers privés servent un nombre volontairement restreint de clients très fortunés qui bénéficient de services d’excellence en matière de gestion d’actifs, de financement et d’ingénierie patrimoniale.

Cela garantit aussi une plus grande transparence dans la chaîne de décision, une proximité immédiate avec l’actionnaire et est synonyme d’exigence, d’objectivité et de convictions.

En tant que spécialistes de la gestion financière sur-mesure, nous sommes convaincus qu’aligner les portefeuilles d’investissement sur les « mégatendances » qui vont redéfinir le monde dans les années à venir, est créateur de performance à moyen terme. Les entreprises exposées à ces « mégatendances » connaîtront une croissance supérieure à la moyenne.
Le réchauffement climatique qui était avant la crise sanitaire un problème de moyen terme, est devenu aujourd’hui une opportunité à court terme pour les politiques. L’Europe, la Chine, les États-Unis nous annoncent successivement des programmes de relance keynésienne orientés massivement vers des investissements pour la transition énergétique.

Le "Green Deal" européen, signé l’été dernier, est passé d'un plan climatique à la plus grande mesure de relance économique que l'UE ait connue depuis le plan Marshall.

Tout devient électrique avec la digitalisation! Cette électricité sera produite de plus en plus à partir d’énergies renouvelables et non plus à partir d’énergies fossiles. Le renouvelable est plus propre, mais est également devenu moins couteux pour produire de l’électricité. En 2020, année pourtant fortement perturbée par la pandémie, la quantité d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables a augmenté de 45%. Il s’agit d’un record, mais cela ne représente que la moitié des besoins annuels nécessaires pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Nous pourrions donc encore assister à une accélération par rapport aux niveaux actuels. L'AIE estime que plus de 20 000 milliards de dollars seront investis dans le secteur des énergies propres jusqu'en 2040, soit une moyenne de près de 1 000 milliards de dollars par an.

La Corée du Sud et le Danemark ont annoncé en 2021 deux des plus grands projets de parcs éoliens de l'histoire.
Les énergies renouvelables ne répondent cependant que partiellement aux besoins de réduction des émissions de CO2 : l’économie circulaire est l’autre pan de cette réduction.
Actuellement, nous extrayons des ressources, les transformons en produits, que nous consommons ou utilisons, avant de nous en débarrasser. Ce modèle linéaire génère un gaspillage insoutenable y compris économiquement. Ainsi, 95% des emballages plastiques sont jetés après une seule utilisation, générant un gaspillage de 120 Mds de dollars par an et finissent massivement dans nos océans.  Le plastique ne disparaitra évidemment pas car il faut lui reconnaître des avantages (bon marché, polyvalent, léger), mais de nombreuses sociétés investissent pour trouver des moyens de recycler ces déchets.

L’objectif est de puiser le moins possible dans nos ressources naturelles limitées et insuffisantes pour notre croissance future.
L’économie circulaire n’est pas un processus de recyclage avancé. Le recyclage d’un produit commence au stade de la mise au rebut. Ajouter de la circularité dans nos modèles économiques revient à fabriquer des produits destinés à durer plusieurs cycles de vie grâce à des boucles de réparation, de redistribution, de remise à neuf et ou de re-fabrication.
Grâce à l’économie circulaire, de nouvelles sources de revenus prennent leur essor. Nous privilégions au sein de nos portefeuilles, les sociétés ayant pour modèle économique l’économie circulaire. Elles seront notamment plus résilientes lors de futurs chocs économiques.

 

Marie-Hélène Royet, Chief Investment Officer
Thomas Lhuillier, Directeur Général Adjoint & Directeur Clientèle Privée